Se dirige- t-on vers une issue à la grève qui secoue le système éducatif guinéen depuis le 13 novembre dernier ? En tout cas toutes les conditions semblent réunies désormais pour enfin aboutir à cette hypothèse. Les négociations ouvertes ces derniers jours entre les syndicalistes du SLECG et les chefs religieux commencent à porter fruits. Ce mercredi, les deux parties se sont encore retrouvées à la grande mosquée Fayçal de Conakry pour la suite des débats.
Au sortir de leur conclave, nos sources dignes de foi estiment que le président Alpha Condé semble enfin prêt pour tout dialogue avec les syndicalistes du SLECG notamment avec Aboubacar Soumah considéré comme le cerveau principal de cette grève. La seule condition que le Chef de l’Etat poserait serait l’unité syndicale. Cette information a été corroborée par le secrétaire général Adjoint du Syndicat Libre des enseignants chercheurs de Guinée. « Depuis le matin nous sommes en conclave avec les chefs religieux appuyés par les représentants des coordinations régionales et des Responsables de la société civile en vue d’ouvrir un couloir de négociation entre le président de la République et nous. Il était question encore de nous faire le compte rendu de leur rencontre d’hier avec le chef de l’Etat, Alpha Condé. Mais J’avoue que la rencontre d’aujourd’hui a été fructueuse parce que le chef de l’Etat a promis aux religieux qu’il s’en tient à toute proposition que ces derniers lui transmettront de la part des syndicalistes. Pour cela, nous avons fait des propositions que nous allons soumettre demain à l’appréciation de la base de notre mouvement de grève lors de l’Assemblée générale au siège du SLECG à Donka», a précisé Aboubacar Soumah.
Poursuivant son intervention, l’homme que le gouvernement guinéen qualifie de « rebelle » a rappelé que leur assemblée générale de ce jeudi a été autorisée par les autorités avant d’inviter tout les enseignants guinéens à venir massivement assister à ladite assemblée. « Je précise que contrairement à l’assemblée générale dernière qui a échoué, celle de demain est autorisée par les autorités. A cette occasion, j’invite tous les enseignants à venir nombreux afin qu’ensemble, nous analysions le message des religieux avant de prendre des décisions judicieuses », a insisté Aboubacar Soumah.
Par ailleurs, le secrétaire général adjoint du SLECG a dénoncé la trahison dont il a été victime de la part de certains de ses camarades syndicalistes. Mais ajoute que ces derniers ont échoué. « Il faut rappeler que nous avons été trahis par certains de nos amis qui ont été achetés par le pouvoir pour raconter des conneries dans les médias dans le but de déstabiliser notre mouvement syndical. Ces amis sont libres de dire tout ce qu’ils veulent, nous ne sommes pas des politiciens et nous ne pouvons pas nous permettre d’être manipulés par les politiciens. Malgré leur communiqué à la télévision nationale, les enseignants ont prouvé une fois encore que ce ne sont pas eux qui les ont motivés à observer le mot d’ordre », a conclu Aboubacar Soumah.
L’Assemblée générale des syndicalistes du SLECG de ce jeudi sera donc cruciale pour la fin de la crise dans le système éducatif guinéen car «c’est elle seule qui décidera de suspendre ou pas» cette grève enseignants qui ne fait que perdurer.
Naby Elma