Ce mercredi 02 juin à Conakry, l’opposition guinéenne a mené une marche pacifique, pour dénoncer les irrégularités constatées au niveau certains articles du code électoral, réclamer l’organisation immédiate des élections communales et communautaires, mais aussi mettre en garde le président Alpha Condé contre une tentative de briguer un troisième mandat.
Cette marche, qui a débuté à Cosa pour se terminer à l’entrée du stade du 28 septembre( Dixinn-Terrasse), n’a pas connu d’incidents majeurs. Pancartes en mains pour certains, d’autres sur des motos, les marcheurs ont fait valoir l’un de leurs droits constitutionnels dans une ambiance enthousiaste. «Je viens de la sous-préfecture de Maréla ( Préfecture de Faranah, NDLR) pour manifester. Nous sommes vraiment heureux aujourd’hui, aucun incident ne s’est produit. Nous avons crié notre ras-le-bol dans la paix», se réjouit Thierno de la section motard de Maréla. Scrutée par la Cellule Balai citoyen de Conakry, cette organisation de la société civile a déployé plusieurs observateurs notamment sur l’axe Cosa-stade du 28 septembre. La plateforme décrit une atmosphère joyeuse entre les manifestants et les forces de l’ordre. « Il y a eu une nette collaboration entre les deux parties», reconnaît le Coordinateur du mouvement. Fierté également pour le chef de fil de l’opposition. Dans son discours de circonstance, Cellou Dalein Diallo, a exprimé sa satisfaction devant la mobilisation que les militants ont organisée ce mercredi. «J’avais dit que la manifestation du 02 août serait sans précédent, qu’elle allait, par l’ampleur de la mobilisation, dépasser toutes les autres manifestations. Ça a été le cas et permettez-moi de vous dire merci. Vous avez tout fait pour que ce défi lancé soit relevé. Aujourd’hui, devant la presse nationale et internationale, vous avez vu, personne ne peut douter qu’il y a eu plus d’un million de participants à cette manifestation.» Le Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée est ensuite revenu sur ce qui aurait poussé tant de personnes à sortir dans les rues. « Les gens sont venus exprimer leur frustration, leur déception face à la manière dont notre pays est géré, à la corruption, au détournement des deniers publics, et à l’ignorance des préoccupations de notre peuple. Il y a une misère sans nom qui assaille les Guinéens, de Conakry à l’intérieur. Dans toutes les préfectures de la Guinée, on souffre de faim, de malnutrition mais aussi d’injustice, d’arbitraire, d’insécurité, d’insalubrité0», a-t-il fustigé.
Dans un communiqué rendu public ce soir et s’appuyant sur les sources policières et sanitaires, le gouvernement a annoncé « une personne décédée des suites d’un traumatisme crânien après un accident de circulation à moto; trois personnes grièvement blessées dans les mêmes conditions, se trouvent actuellement au bloc opératoire». Un journaliste a été également pris à partie par les manifestants aux environs de Wanindara, en haute banlieue de Conakry.
Kadiata Thiam