Guinée: « tous les projets en matière d’insertion des jeunes ont échoué », selon Dansa Kourouma

Depuis belle lurette, la problématique de l’insertion des jeunes est au cœur des discours des autorités notamment celles qui ont la responsabilité des jeunes guinéens, mais les résultats laissent encore à désirer. Un état de fait que certains imputent à l’Etat.

 

« Les ministres qui se sont succédés à la tête du département de la jeunesse se sont servis de leur position pour mobiliser la jeunesse en faveur du parti au pouvoir. Vous voulez insérer les jeunes, mais juste pour avoir de l’électorat et quand vous êtes élu, rien d’autre. C’est pourquoi ça fait mal quand je vois tous ces slogans comme Les jeunes ont du talent. Des gros titres alors que le contenu ne vaut rien », regrette Dansa Kourouma. Pour le Président du Conseil national des Organisations de la société civile de Guinée, l’insertion des jeunes passe avant tout par une certaine politique dynamique. « Si vous voulez insérer les jeunes dans la vie active, la première chose à faire c’est de les classifier, identifier leurs besoins et créer les opportunités. Ceci amène à développer, par exemple le tourisme ou la culture. Parce que ceux qui n’ont pas la qualification professionnelle sont doués dans la culture comme la musique. Il faut développer ces volets et les accompagner les jeunes qui y vont« , propose-t-il.  Cela devra permettre de ne plus considérer la jeunesse comme un sujet de manipulation mais plutôt comme une puissance positive de changement.

Dansa Kourouma estime, par ailleurs, que la jeunesse doit être une priorité pour les dirigeants de Guinée et pour ceux qui se préparent à conquérir le pouvoir. Aux jeunes aussi, il conseille de mieux s’organiser pour bien discuter avec les autorités en vue de poser leurs problèmes et proposer leurs propres solutions. « Il faut, avance-t-il, qu’il y ait aussi l’élaboration des politiques cohérentes qui permettent d’analyser les causes profondes de la déliquescence de la couche juvénile et de mettre en place une stratégie et les ressources nécessaires. Il faudrait ensuite un mécanisme de contrôle, de suivi et de mise en oeuvre de ces politiques et que les jeunes soient impliqués à toutes les étapes du processus« , ajoute-t-il pour conclure. 

Gassime Fofana

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