Guinée : la taxe foncière, avantages et craintes des spécialistes

C’est la volonté que veut toujours matérialiser le président guinéen, Alpha Condé. Ce jeudi, il a instruit son ministre du budget pendant le conseil ministériel de procéder à la reforme de la taxe foncière et s’assurer que son recouvrement soit fait. Un geste que saluent plusieurs économistes qui redoutent toutefois une mauvaise gestion de ces fonds.

«La taxe foncière est un impôt qu’on prélève sur les propriétés d’un bien immobilier. Elle est capitale dans le cadre du développement», explique Mamadou Dian Diallo, professeur d’Economie.

Cela fait presque trois ans que le président guinéen tente d’appliquer la politique de la taxe foncière sur les biens immobiliers des citoyens. Le constat est qu’en Guinée, il y a toujours un déficit économique dû au fait que parfois plusieurs activités et les biens immobiliers ne sont pas taxés.

Et pourtant, relèvent les économistes, cette taxe peut permettre d’améliorer substantiellement les conditions de vie des populations, de réguler l’économie nationale et de financer plusieurs projets d’intérêt. Mais alors que les pays du tiers-monde et particulièrement ceux d’Afrique font face à la mauvaise gouvernance, les analystes craignent l’enrichissement des autorités au détriment des citoyens. «Notre pays est gangrené par la corruption et les détournements des deniers qui restent souvent impunis. Donc même si cette politique fiscale est importante, je crains que ça ne profite pas au pays et aux citoyens. Certes, c’est une reforme importante mais elle doit être sous-tendue par une gestion transparente. Sinon il ne sert à rien de prélever cette taxe si on ne l’utilise pas pour améliorer les conditions de vie des compatriotes», remarque M. Diallo.

Gassime Fofana‎

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *