La Guinée est sans doute l’un des grands pays en réserves de ressources minières surtout la bauxite. Le pays continue d’accroître de façon exponentielle le rythme de sa production et ambitionne grand. Malgré tout, certains économistes ne comprennent toute fois pas pourquoi jusqu’ici ce secteur n’impulse pas suffisamment le développement du pays.
Le président guinéen y croit fort. Alpha Condé a affirmé dans son discours, à l’occasion de la fête d’indépendance célébrée le 13 janvier à Kankan, que le pays est en train de devenir le premier producteur mondial de bauxite. Une réalité qui reste à prouver mais qui révèle déjà un certain paradoxe tant le niveau de vie de la population ne croit pas au rythme de l’exploitation de ses réserves bauxitiques. « L’exploitation d’une ressource naturelle pour un pays est capitale. Surtout quand c’est auto-transformé. Car elle permet au pays d’accumuler des capitaux afin de faire face aux besoins de développement qui se présente à lui et d’améliorer les conditions de vie des citoyens en créant des infrastructures socioéconomique de base », commente Lansana Touré. L’économiste estime qu’aucune production économique surtout des ressources minières n’a de valeur que si elle change la vie des citoyens. « En Guinée, ce ne sont que quelques portions de personnes qui tirent l’intérêt des retombées de ces productions notamment celles de la bauxite. Plusieurs entreprises minières évoluent en Guinée, mais en vain. Je ne vois pas en quoi un président peut se féliciter de cela dans la mesure où le panier de la ménagère est toujours maigre », regrette-t-il. Pour lui, le développement « ne se prononce pas, il se sent et se ressent sur les vies, les comportements, le niveau de sécurité par exemple. Mais aussi faire en sorte que ces ressources soient transformées sur place. C’est ce qui va faire l’épanouissement économique et la création de l’emploi à long terme. Ce n’est donc vraiment pas nécessaire de devenir premier producteur de bauxite si ce n’est pas nous qui transformons ces ressources et si nous n’avons pas le contrôle du marché mondial. »
Gassime Fofana