Ce sont des propos qui ne passent pas inaperçus. Au cours d’une Assemblée générale ordinaire du RPG Arc-en-ciel, la mouvance présidentielle en Guinée, le directeur général de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale, a annoncé le recrutement, par lui, de plusieurs centaines jeunes pour remplacer les chevaliers de la République. Beaucoup voient dans ce groupe une milice privée. Il n’en fallait pas plus pour susciter la désapprobation populaire.
Les réactions sont quasi unanimes. Caustiques. Elles fusent de divers horizons pour condamner la déclaration du directeur de la caisse nationale de sécurité sociale concernant la mise en place par lui « d’une milice d’auto défense » composée de 2.500 à 3.000 jeunes. Dans la classe politique, dans les rangs des défenseurs des droits de l’Homme, cette déclaration reste toujours en travers des gorges. Selon le juriste, Mamady 3 Kaba, les propos « inutiles » de Malick Sankhon ne rendent service ni à sa personne, ni à sa famille politique encore moins au Chef de l’Etat. « La constitution se voit aujourd’hui touchée en son article 143 qui dispose que nul ne doit organiser des formations militaires, paramilitaires ou milices privées, ni entretenir un groupe armé« , précise le juriste pour qui les mots du directeur général de la CNSS violent systématiquement la constitution. »La défense de l’intégrité territoriale, de la sécurité intérieure ou le rétablissement de l’ordre public, est assuré(e) par la police, la gendarmerie ou les forces armées. Par conséquent, aucun citoyen, quel que soit son statut, n’a le droit de s’attribuer les prérogatives de ces dernières« , affirme-t-il.
Selon Mamady 3 Kaba, ce sont donc là des agissements qui doivent « toute de suite » interpeller le procureur de la République – qui est au service de la société- pour qu’il déclenche une action publique contre Malick Sankhon. « Si le procureur n’agit pas, le ministre de la justice, qui est son supérieur hiérarchique, doit pouvoir l’interpeller pour lui faire faire« , conclut le juriste.
Kadiatou Thiam