La situation socio politique en Guinée reste toujours tendue. L’opposition dite républicaine projette une marche de protestation pour le 02 août prochain. Ses leaders comptent surtout sur la mobilisation des militants pour faire passer le message. Sauf que tous ne partagent pas le même avis.
Il est 10h. Nous sommes au grand rond-point du Centre-émetteur à Kipé, dans la commune de Ratoma. Ici, les jeunes discutent du sort de la Guinée vis-à-vis de ces hommes politiques. Au centre des débats de ce matin, la manifestation du 2 Août, projetée par l’Opposition dite républicaine. Sur le ton des discussions, on sent que les avis sont partagés. «Nous ne voulons pas que les gens sortent pour être tués encore et surtout que rien ne va dans ce pays. Regardez s’il y a manifestation, les chantiers seront arrêtés, toutes les activités seront paralysées », réagit Mamady Kaba. Ce jeune vendeur de fripes est comme beaucoup de Guinéens qui disent en avoir marre des différentes manifestations qui n’aboutissent qu’aux morts d’hommes. Assis sous un petit hangar, Boubacar Baldé, se demande pourquoi l’opposition sort encore dans la rue ? « Si c’est dans l’intérêt de la population, oui je suis d’accord, mais le cas contraire, cela n’a aucune importance, à mon avis. Alors si c’est pour faire souffrir encore les citoyens, je suis pessimiste », explique-t-il.
Ousmane Coumbassa abonde dans le même sens. Pour lui, en Guinée, « les politiques ne jouent que sur leur intérêt, ils ne pensent pas au peuple, ni au développement. Moi je ne suis pas prêt à aller dans une manifestation pour ces gens-là ».
Par contre, Ibrahima DIALLO, un jeune étudiant et conducteur de taxi moto, se dit favorable à cette nouvelle sortie des opposants : « Nous sommes là, il n’y a pas travail, même les accords qui ont été signés entre la mouvance et l’opposition rien a été respecté, donc nous, nous allons sortir pour manifester » dit-il.
Une dame, visiblement déçue de la gouvernance actuelle et qui a requis l’anonymat, compte bien soutenir l’opposition lors des prochaines manifestations. Pour elle, il y va même de la survie des familles guinéennes. « Nos maris ne travaillent pas, nous, nous sortons pour nous débrouiller et vendre pour avoir ce que nous donnons à nos enfants. Nous ne pouvons pas rester éternellement dans cette situation, on a besoin de bien vivre».
Aliou Sanaya Diallo