Guinée : l’insécurité sur les routes, un fléau qui inquiète les économistes et appauvrit les populations !

En Guinée, les citoyens ont du mal à se déplacer d’une préfecture à autre, d’une région à une autre et d’un village à un autre. L’épée des coupeurs de routes plane au-dessus de toutes les têtes. Une situation qui inquiète certains économistes pour qui la recrudescence de ce phénomène provoque l’instabilité économique et la souffrance des citoyens.

Malgré des dispositions prises par les autorités contre les coupeurs de routes, l’insécurité sur les routes ne semble pas reculer en Guinée. Le dernier acte remonte à quelques jours seulement sur la nationale Guéckédou-Kissidougou où les passagers d’une voiture de transport en commun ont été dépouillés de leurs biens par les hommes armés. Des attaques qui deviennent récurrentes et que certains économistes qualifient d’entrave à l’impulsion économique et aux échanges des biens et services d’une zone à une autre du pays. « Aujourd’hui, la grosse question que chaque commerçant ou opérateur économique se pose en Guinée reste comment je vais rentrer librement à destination sans être attaqué, entame Mamadi Diawara, économiste. Si tel est le cas, il faut s’attendre à  la faiblesse des échanges. Parce que de nos jours, la quasi totalité des commerçants préfèrent vendre à proximité que de se déplacer à cause de cette insécurité chronique sur les voies. Donc quand les gens ne bougent pas, c’est la souffrance pour la population. Parce qu’il se peut que le producteur qui est au village dispose de produits destinés à la vente ou au troc. Alors si  le commerçant qui est d’une autre zone par exemple craint d’être attaqué par les coupeurs de routes pendant qu’il doit se rendre dans la zone de ce producteur, il décidera forcément de ne pas s’aventurer sur ce chemin».

 Pour Bachir Diallo, professeur d’Economie, cette insécurité sur les routes provoque la baisse des recettes de l’Etat. « Parce que si les citoyens guinéens et ceux d’autres pays savent qu’ils ne sont pas en sécurité sur les routes, ils seront figés. Dans ce cas, les douanes au niveau des frontières seront presqu’au chômage ou même si elles travaillent, ce ne sera pas comme dans une situation où il y a la sécurité», précise-t-il avant d’ajouter que « dans le rendement économique du pays, les recettes des importations et des exportations notamment à échelle nationale apportent une grande valeur ajoutée. Mais si les citoyens craignent pour leur sécurité et exercent le commerce sur place, c’est la fragilité économique et la pauvreté ». C’est pourquoi l’économiste propose que « les autorités renforcent les dispositions prises par rapport aux coupeurs de route. Pour cela, il faut commencer à construire des routes de bonne qualité et au-delà, mettre en place des unités d’intervention et de sécurité des personnes et leurs biens sur les routes afin que les échanges commerciaux se passent dans un climat sans peur. Car sans la sécurité routière, il n’y a pas d’échanges proprement dits et sans ces échanges entre les préfectures, c’est la misère », conclut M. Diallo.

Gassime Fofana

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