Il est-il nécessaire à chaque fois de manifester pour réclamer un droit? En Guinée, la réponse à cette question n’est pas loin de faire l’unanimité. Les manifestations sont devenues des moyens pour les citoyens d’attirer l’attention des autorités. Il n’est pas rare de voir des jeunes, des femmes se dresser un matin pour réclamer telle ou telle chose. L’eau, l’éducation, le courant électrique, les élections sont les secteurs qui attisent la convoitise. Le manque enregistré dans ces domaines pousse la population à la presque révolte. Parfois, le réveil des uns coïncide avec l’érection des barricades, l’incinération des pneus, la casse de véhicules. Le constat montre que la réaction de l’État après ces événements ne tarde pas. Les manifestants obtiennent pour la plupart des cas satisfaction. Ce qui revient à dire qu’en Guinée, les violences constitueraient les seuls moyens qui contraignant l’État à plier. Les derniers cas en date sont ceux des sorties de habitants de Dabondy, dans la commune de Matam, pour protester contre les délestages auxquels ils sont confrontés. Ce vendredi matin, ce sont des jeunes de Koloma qui ont barré la route pour réclamer le courant. Alors que le principe voudrait que pour trouver solution à un problème, il faut exploiter la voie du dialogue et non pas opter pour la violence ou des affrontements qui sont légion ces derniers temps en Guinée.
Aliou Diallo