Elles sont nombreuses, très nombreuses ces jeunes filles qui se livrent à des activités de prestations et de services en cette fin de vacances scolaires. Objectif, trouver des moyens financiers pour satisfaire les besoins liés à la rentrée des classes.
Jupes, robes ou pagnes sont entre autres articles que certaines filles écoulent encore dans des marchés de la capitale guinéenne à la veille de la rentrée des classes. Au marché d’Enta, dans la commune de Matoto, par exemple, les unes sont immobilisées, assises devant les marchandises à même le sol et d’autres défilent à tous les coins du marché à la recherche d’un éventuel client. C’est le cas de Mabinty Daffé, 22 ans, future candidate au bac. « Depuis le début des vacances, j’ai commencé le commerce pour pouvoir me trouver un fonds afin d’acheter mes fournitures scolaires avant la rentrée des classes », précise-t-elle, avant de confier qu’aujourd’hui, ses parents ont des difficultés financières. « Si on arrive à un certain âge, il ne faut pas tout laisser aux parents. Et plus on grandit, plus les besoins se multiplient. C’est pourquoi, on se débrouille dans ça. Certes, c’est difficile parce que parfois, les articles ne marchent pas vite, mais c’est plus que vendre son corps pour de l’argent facile comme le font d’autres filles », rappelle Mabinty qui précise que grâce à ce petit commerce, elle a aujourd’hui ce qu’il lui faut pour s’acheter des fournitures scolaires, payer ses frais de révision et de déjeuner.
Non loin de l’autoroute Fidel Castro, une maison entourée de tôles rouillées, des bâches qui lui servent de toiture s’offre sur la T6. Là, une photo avec des têtes coiffées de femmes indique qu’il y a là un salon de coiffure. Comme Mabinty, plusieurs filles se retrouvent ici depuis plusieurs mois mais à l’approche de l’ouverture des classes, la priorité est aux préparatifs de la rentrée. Aissatou Sow, 20ans est une élève qui passe en 12eme année et passe la journée dans ce salon pour se une économie avant la fin des vacances. « Pour ne pas perdre le temps à la maison, comme ce sont les vacances, je suis venu au salon de ma copine pour l’épauler mais aussi me faire de l’argent afin de satisfaire mes besoins. Car même si on est une fille, il faut s’habituer à travailler. Mais ne pas seulement être une femme de ménages à la maison. Maintenant, pour les hommes avertis, ce n’est pas seulement la beauté d’une femme qui compte, il y a bien sa capacité de faire quelque chose pour le foyer. Donc sa valeur ajoutée qui ne se résume pas seulement à préparer et à se coucher », explique-t-elle.
Comme on le voit, les jeunes filles rivalisent d’ardeur à l’approche de l’ouverture des classes. Chacune, dans son secteur d’activités, veut réussir la rentrée en comptant avant tout sur ses efforts personnels. Une grande ambition qui devra se matérialiser, selon elles, par de bonnes notes et l’honneur des parents.
Gassime Fofana