Adoptée en 1997, ce 05 octobre marque la journée des enseignant(es). Cette journée est mise à profit pour célébrer la manière dont les enseignants transforment l’éducation, mais aussi pour réfléchir sur les moyens nécessaires à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ainsi que des ressources pour la perspective d’avenir de la profession au niveau mondial.
En Guinée, cette journée est célébrée sous le thème: « valoriser la voie de la profession enseignante : vers un nouveau contrat social pour l’éducation.»
Conscient des maux auxquels sont confrontés les enseignant(es) ainsi que le système éducatif guinéen en général, Jean Paul Cedy, ministre de l’Enseignement Pré- Universitaire et de l’Alphabétisation, affirme, dans sa déclaration à l’occasion de cette journée : « en Guinée, les défis auxquels font face nos enseignants sont nombreux. Dans certaines régions, les conditions de travail sont difficiles, les infrastructures éducatives sont insuffisantes, et les ressources pédagogiques limitées. Mais malgré cela, vous persévérez. Vous faites preuve d’un courage extraordinaire en poursuivant votre mission avec détermination et cœur. C’est ce dévouement que nous saluons aujourd’hui. »
Réactions de quelques enseignants
« Bien qu’il y ait quelques améliorations des conditions de vie des enseignants depuis quelques années, beaucoup restent encore à faire. Parce que les conditions de vie des enseignants du secondaire sont toujours mauvaises. Avec un maigre salaire dans un pays où les prix de denrées alimentaires, de logement, de santé et de transport coûtent très cher, les enseignants du secondaire ne peuvent pas s’en sortir. Et jusqu’à présent, ils ne bénéficient d’aucune attention comme le mérite leur métier de la part de l’Etat. C’est pourquoi en Guinée, personne ne souhaite que son enfant soit enseignant, si ce n’est pas pour se servir de l’éducation comme une porte d’entrée dans la Fonction publique. Parce que les gens voient en l’enseignement une source de pauvreté. Ce qui montre à suffisance que la place due aux enseignants n’est pas respectée en Guinée », indique Ousmane Soumah, professeur d’Economie.
Autre réaction !
« Le métier d’enseignant est un pilier fondamental de toute société. Pourtant, les conditions de travail et de vie des enseignants font l’objet de nombreuses critiques et interrogations. Ils sont confrontés à des conditions de travail souvent difficiles, une charge de travail excessive, un manque de reconnaissance sociale, le salaires modestes, qui se traduisent par des rémunérations insuffisantes par rapport à leurs responsabilités et à leur niveau d’études, sans oublier le stress qui est lié à la gestion de classes difficiles, à la pression des résultats et à la complexité croissante des systèmes éducatifs », a indiqué Mohamed Rachid Bangoura , Proviseur et professeur de physique.
Les attentes et perspectives pour améliorer ce métier !
« Les attentes des enseignants et enseignantes sont nombreuses parmi lesquelles on a l’amélioration des conditions de travail, qui se manifeste par une réduction de leur charge de travail, une meilleure reconnaissance de leur métier et des salaires plus attractifs. Il leur faut également disposer de matériel pédagogique de qualité, de classes équipées et d’un accès facilité aux nouvelles technologies, Un meilleur soutien institutionnel, il faut aussi leur donner une plus grande marge de manœuvre pour concevoir leurs propres projets pédagogiques et adapter leurs enseignements aux besoins de leurs élèves, valoriser le métier d’enseignant et investir dans la formation continue », conclut Mohamed Rachid Bangoura.
Gassime Fofana