La Guinée est-elle un pays à haut risque à l’orée de 2020? La situation politique du pays en dit long. Partis politiques, organisations de la Société civile, de défense de droits de l’Homme, sont chacun sur le qui- vive. Si d’un côté certains entonnent les sirènes révisionnistes de la constitution actuelle, de l’autre côté, d’autres sonnent la cloche du blocus. Tous observés par des sceptiques, qui, de par leur expérience politique, y voient une simple défense d’intérêt. Depuis plus d’un mois, le débat politique est ainsi tourné vers cette question de troisième mandat de l’actuel président de la République. Pour ou contre , chaque camp livre un discours de légitimité. Aujourd’hui les empoignades ne se font plus autour des projets de développement du pays. Les gouvernants sont orientés vers le soutien aux idéaux d’une nouvelle Constitution. Les opposants au pouvoir eux, restent divergents sur ce qu’ils peuvent proposer afin de convaincre. Le peuple, lui, tangue entre la prise de son destin en main et le renoncement. La stabilité quant à elle se dégrade tous les jours dans le pays, car des affrontements sont enregistrés de manière récurrente au sujet des prochaines joutes électorales.
Au rythme actuel de l’évolution de la situation sociopolitique de la Guinée, personne ne considère personne, la confiance des citoyens vis-à-vis acteurs politiques se résume à de simples diatribes. La transhumance politique sans dignité, ni conviction de certains, laisse une bonne partie de la population sur sa faim. Pourquoi, certains cadres du pouvoir se sont tournés vers la défense de l’esprit du troisième mandat ? Savent-ils que c’est un projet à double facette? Pensent-ils à l’intérêt du peuple comme le sonnent-ils souvent dans les rencontres? Cette réalité n’a, en tout cas, rien d’honorable pour la Guinée et les Guinéens. Si bien qu’on pense à tout bout de champ qu’en l’état actuel des choses, la classe politique guinéenne a besoin d’un renouvellement. Même si, pendant ce temps,la jeunesse se fait acheter la conscience en toutes circonstances. L’année 2019 n’aura pas, pour le moment, procuré le bonheur qu’attendent les citoyens. Et 2020 montre ses velléités d’instabilité accrue à laquelle ce pauvre peuple de Guinée pourrait faire face. Loin de nous l’idée de faire voler des oiseaux de mauvaise humeur !
Aliou Diallo