Défendre les intérêt des travailleurs, c’est la première mission du syndicat. La Guinée, qui a connu des moments de gloire dans le syndicalisme, n’a plus l’image d’antan. Cette belle époque a même donné la voie à l’indépendance et c’est du secteur syndical que le premier président de la Guinée est venu. Aujourd’hui, des facteurs de division ne donnent plus le goût d’œuvrer ou d’appartenir à une organisation syndicale. La pluralité du syndicat, qui devrait être un atout , amène chaque entité sociale à ne défendre que ses propres intérêts. Dans les discours, des faits et gestes des différentes centrales syndicales laissent installer des esprits de revanche de chacun contre tous ou tous contre chacun. L’exemple le plus éloquent est ce qui s’est déroulé au Palais du peuple le 1er mai dernier. Cette journée, un moment de communion, de joie pour tout travailleur, a enregistré des affrontements, le sang a même coulé. Peut-on dire alors que la défense des intérêt invisibles des personnes a-t-elle laissé entrevoir l’animosité ? La haine doublée de l’orgueil a-t-elle pris le devant? Ces questions conduisent à une profonde réflexion sur le syndicalisme dans notre pays. Bien avant, l’on a toujours assisté dans ces derniers temps au bicéphalisme au sein des structures syndicales du même bord. A ce niveau, le syndicat libre des enseignants chercheurs de Guinée SLECG est la copie conforme, l’Union syndicale des travailleurs de Guinée USTG en est aussi une parfaite illustration. Au centre de tout cela, se trouvent les travailleurs. S’il y’a un espoir pour un travail décent en Guinée, il reste minime au regard des réalités du moment pour un syndicat valable et apte à défendre l’intérêt des travailleurs.
Aliou Diallo