À travers un communiqué lu sur les antennes de la télévision nationale, le CNRD a annoncé la liberté de mouvement du Président déchu , Alpha Condé. Une décision, depuis ce temps, diversement interprétée en Guinée. Mais pour Ansoumane Condé, sociologue, c’est nécessaire d’accorder un certain espace de liberté à l’ancien Président, puisqu’il n’est coupable de rien en ce moment, si on tient compte des principes juridiques.
Autorisé à rester dans la résidence de son épouse à Landreah en attendant l’achèvement de son domicile privé, l’ancien président Alpha Condé bénéficie d’une autorisation de visite amicale, politique ou familiale.
Un geste mal vu par certains observateurs qui souhaitent que l’ancien Président reste encore maintenu jusqu’à ce qu’il réponde éventuellement de sa gestion à la tête de la Guinée. « Mais moi personnellement, je ne trouve pas d’objection à cette décision du CNRD, puisque l’ancien président, Alpha Condé, n’est pour l’instant coupable d’aucun crime. Même si certains, dans leur raisonnement, estiment qu’il serait coupable de crimes, beaucoup d’entre nous oublient ou ignorent qu’en matière de justice, il y a ce qu’on appelle présomption d’innocence. Ce qui veut dire , tant que la justice n’a pas établi et prouvé la culpabilité d’Alpha Condé, il bénéfice de la présomption d’innocence. Et même si, demain il serait reconnu coupable d’un fait, il a également des droits comme le droit à la visite, à la santé, à la sécurité ou à l’information, indique Ansoumane Condé. Donc, ajoute-t-il , je pense bien que la démarche du CNRD serait dans cette logique. C’est-à-dire que l’ancien président est libre de recevoir des visites ou autres, mais cela ne voudrait pas dire que s’il y a une nécessité judiciaire demain, qu’il ne va pas répondre. »
Gassime Fofana