Porté par le Comité militaire de redressement national (CMRN) au pouvoir, juste après le décès du Président Ahmed Sékou Touré en 1984, Lansana Conté prend donc la tête du pouvoir exécutif et devint ainsi Président de Guinée jusqu’au 22 décembre 2008, date à laquelle, il a rendu l’âme des suites de longues maladies. Ce 22 décembre 2023 , marque donc les 15 années de disparition du nationaliste. En hommage à la mémoire de l’homme, plusieurs acteurs se souviennent de ses réformes. C’est le cas justement du sociologue, Ansoumane Condé : « quand Lansana Conté a pris le pouvoir après le décès du Président Sékou Touré, il a compris que le pays avait besoin d’une économie décentralisée, qui est source de progrès économique, d’investissement et d’emploi, mais aussi un moyen de lutter contre la pauvreté. C’était ainsi dans son discours-programme, il a annoncé son choix fondé sur le capitalisme, contrairement à l’ancien régime qui était basé sur le socialisme. Ce qui était à mon avis, une bonne chose. Parce qu’il était temps pour le pays de s’ouvrir davantage aux autres pays, vu la montée du capitalisme dans le monde et le recul du système socialiste. Donc sa politique a suscité et encouragé l’investissement des capitaux privés nationaux et surtout étrangers. L’autre aspect de ses réformes dès la prise du pouvoir était aussi la privatisation de plusieurs entreprises publiques du pays, la réduction des dépenses du gouvernement, les réformes agraires, qui ont permis à la Guinée de poser ses bases de progrès et le rétablissement des relations avec plusieurs autres pays», indique t-il avant d’ajouter : « avec l’instauration de la démocratie, le Président Conté voulait une variante particulière du multipartisme, qui est le bipartisme. Mais chose qui n’a jamais vu jour en Guinée. En plus, son combat contre les crimes économiques, financiers s’était soldé aussi par un échec car, avec ce régime, la corruption, les détournements, l’inégalité étaient devenus monnaie courante dans le pays. Il a certes tenté d’y trouver des moyens de lutte, mais en vain. Sa bonté et sa sagesse auraient été l’une des causes qui auraient entravé sa lutte contre ces pratiques. Sinon il était un Président qui voulait, au-delà de tous les manquements enregistrés, le bonheur de la Guinée et tous les Guinéens. C’est pourquoi, on retient un langage de cet homme : il demandait toujours aux Intellectuels guinéens de son régime de regarder et de faire ce qui est bon pour la Guinée. »
Gassime Fofana