Dire que la presse guinéenne traverse ces derniers temps une zone de turbulences ne serait qu’un euphémisme. Des journalistes bastonnés, des matériels endommagés ou détruits, une station suspendue et une autre en sursis. Le vent ne tourne pas en faveur des hommes de médias en Guinée. Face à la récurrence de ces actes, les responsables d’associations de presse s’apprêtent à passer à la vitesse supérieure.
La presse guinéenne continue de subir des revers ces derniers temps. Entre arrestations et fermeture de radios, l’on assiste à tous les spectacles qui inquiètent. Ce jeudi, c’est la radio Espace qui a payé les frais après le groupe Gangan. Les différentes associations envisagent une journée sans presse. Cette décision sera confirmée lors d’une réunion qui est en phase préparatoire. « Nous sommes en train de travailler sur le contenu d’une réunion au cours de laquelle il sera décidé si toute fois nous allons faire une journée sans presse ou une marche pacifique. Mais pour le moment, nous n’avons pas encore arrêté ce qu’il faut faire entre les deux décisions», explique Sannou Kerfalla Cissé, président de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI).
Pour le secrétaire général du syndicat de la presse privée, il ne s’agit pas d’aller à la va-vite mais il faut travailler à fond. «Le lundi, nous allons porter plainte au tribunal d’abord et la suite nous allons voir ce qu’il faut. Mais en ce qui concerne la journée sans presse, nous n’avons pas encore décidé », soutient Sidy Diallo.
Il faut noter que les médias en Guinée sont menacés par la Haute Autorité de la Communication. Après Gangan et Espace, c’est le groupe Evasion Guinée qui vient d’écoper d’un troisième et dernier avertissement par l’institution de régulation des médias dans le pays. Il est reproché à nos confrères de ne pas respecter la dignité humaine après la diffusion d’un reportage sur le cancer.
Aliou Sanaya Diallo