C’est au cours d’une conférence de presse que le ministre Tibou Kamara s’est réjoui des réalisations de son département en charge des Industries et des Petites et moyennes entreprises. Pour lui, comparativement aux années passées, le secteur industriel connait un progrès consistant. Et pourtant, pour beaucoup d’économistes, le cadre macroéconomique et le secteur industriel sont toujours en léthargie par rapport aux autres pays de la sous-région.
La compétitivité de l’économie est en ce 21ème siècle une préoccupation des Etats. Pour y arriver, plusieurs gouvernements ont mis l’accent sur le secteur industriel qui constitue pour beaucoup le levier de la croissance économique. Ainsi, 46 unités industrielles sur 16 en construction sont entre autres statistiques dont se félicite le ministre Tibou Kamara. Mais pour plusieurs économistes, les secteurs des industries et des PME sont loin d’être brillants dans ce pays. « D’abord lorsqu’on affirme que le pays dispose d’un environnement économique favorable au progrès de l’industrie et des PME, cela suppose que certains secteurs comme celui de l’énergie se porte également bien parce qu’il y a une interdépendance entre ces secteurs de production. Ensuite si nous prenons le paysage économique, nous allons estimer que la Guinée est très pauvre en développement industriel, mais aussi et surtout en petites et moyennes entreprises. Si nous prenons par exemple la Côte d’Ivoire, on observe un panel d’industries légères mais aussi quelques gammes d’industries lourdes et des PME en abondance. Donc le secteur privé se porte bien dans ce pays. Ce qui fait que l’entrepreneuriat est très développé. Mais en Guinée, malgré une amélioration du code des investissements, le secteur privé n’est toujours pas en mutation par manque de très bonne politique économique non seulement pour inciter mais aussi pour accompagner les entrepreneurs. Car, le secteur énergétique qui est le moteur de la production et l’oxygène pour l’industrie ne se porte pas bien. Donc en termes de progrès industriel, le pays est loin de crier victoire », analyse Kerfalla Touré, économiste.
Gassime Fofana