Guinée – Grève dans l’éducation : la triste réalité qui divise, contrarie et compromet !

Il y a plusieurs jours, les élèves de la capitale guinéenne et certaines villes de l’intérieur du pays sont à la maison suite à la grève déclenchée par les syndicats de l’éducation. Une situation à travers laquelle certains citoyens voient un moyen de conduire des  jeunes vers des travers.

« Imaginons, nous sommes dans un monde où la plupart des élèves n’ont pas le gout d’étudier, commence Ansoumane Bangoura. Donc, poursuit-il, si ces enfants restent encore sans aller à l’école, cela pourrait les affecter. Beaucoup qui n’ont rien à faire peuvent mettre leur temps libre à profit pour se livrer à des activités de débauche« , soutient-til. Pour  cet institeur, la situation est d’autant plus urgente et critique qu’elle doit préoccuper désormais les autorités à tous les niveaux. « Le lundi, lors des mouvements scolaires à Dabompa et à Tombolia, j’ai entendu certains enfants crier : année blanche ! année blanche ! D’autres qui passaient à proximité, priaient pour que la grève continue pour ne pas qu’ils partent aux cours« , regrette-t-il. Même constat que fait une mère de famille. « Nous ne pouvons pas caserner un enfant qui commence à prendre plaisir à la vie. Donc, s’il ne va pas à l’école et qu’il n’a pas d’autres métiers, il va rester dans les endroits inappropriés qui désorientent les enfants. Alors les autorités doivent réfléchir à ces points et faire face aux effets du chômage de nos enfants« , suggère Fatoumata Fofana, impuissante. 

Des salles de classes sonnent creux malgré la menace du gouvernement !

 Ce lundi, 27 novembre 2017, la plupart des écoles de la banlieue de Conakry et dans les préfectures de Guinée étaient quasi-vides. Malgré les appels à la reprise lancés par le Président de la République et les menaces du ministre contre tous les enseignants qui se seraient abstenus de se rendre à l’école ce lundi, la plupart des élèves et encadreurs ont préféré boudé les classes. Pour Moussa Touré, professeur de Français, « tant que la cacophonie sévit dans ce secteur, nous sommes à la maison. Parce que rien n’est clair d’abord.  Donc, il revient à nos syndicats qui ont déclenché cette grève de nous dire que le mot d’ordre est levé. Mais pour l’instant, tel n’est pas le cas. Donc on reste à la maison« , explique-t-il. Un avis que Souleymane Camara, professeur de Chimie ne partage pas. Pour lui, « depuis des années, nous sommes dans ce que nous sommes aujourd’hui, mais cela nous a menés nulle part. Et les conséquences, ce sont les enfants qui vont les subir surtout ceux qui sont dans les classes d’examen« .

Gassime Fofana

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