Guinée/ Fourniture de l’électricité : comment dénouer le nœud gordien ?

Un système et une politique énergétique dépassés,  des infrastructures qui ne répondent plus aux besoins énergétiques des 13 millions ( environ)  de Guinéens et des promesses qui ne se sont jamais réalisés.  Ils sont nombreux ces Guinéens qui passent encore des nuits dans l’obscurité et d’autres qui voient leur production de biens et services affectée par ce manque de courant. Et pire, ces derniers moments,  le courant électrique est devenu une denrée rare, qui vient tour à tour dans des secteurs et quartiers du pays. Les autorités peinent à trouver des solutions pérennes qui puissent sortir la Guinée de la crise énergétique,  alors qu’elle dispose d’énormes ressources comme des énergies renouvelables et autres. « Certains se demandent si on protège les emplois qui existent aujourd’hui avec cette insuffisance de desserte en électricité. Nous héritons d’une situation qui n’est pas du tout rose dans certains aspects, mais je le dis et le répète à tous ceux qui m’écoutent : au mois de juillet de l’année prochaine, ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui sera un lointain souvenir pour la majorité de la population. Nous avons beaucoup de travail à faire »,  déclarait Bah Oury, premier ministre, lors de la cérémonie de clôture de l’atelier de validation de la Politique nationale de l’emploi (PNE) le 10 juillet 2024 à Kaloum. 

En attendant la concrétisation de cette nouvelle annonce, le statu quo « énergétique » reste entier. 

 Pour sa part, l’économiste, Ibrahima Sory Diakité, estime que la principale cause de la crise du courant électrique en Guinée est un manque de volonté et une absence de politiques adaptées et efficaces. « Mais pas un manque de moyens de financiers. » 

Quelles solutions ? 

« La Guinée ne manque pas de ressources énergétiques. Il suffit dans un premier temps qu’elle  cherche son propre modèle énergétique, qui doit s’appuyer sur des énergies renouvelables comme le soleil et le vent. Puisque nous avons autant compris que l’énergie thermique est chère et ne tient pas, de même pour les énergies hydrauliques avec nos barrages, qui sont en manque constant d’eau et d’entretien. Donc il faut orienter les politiques et les efforts vers d’autres sources d’énergie »,  dit-il tout en ajoutant que « cette transition énergétique vers les énergies vertes doit faire l’objet d’une fine analyse par de vrais experts avant toute opération. En dotant le pays de parcs et centrales solaires et éoliens avec des capacités énergétiques calculées sur le moyen et long terme, en tenant compte aussi de l’évolution des facteurs démographiques et urbanistiques, on pourra satisfaire la population. 

 Comment faciliter la réussite d’une telle réforme énergétique ?

« Enfin,  je voudrais rappeler que l’installation de ces infrastructures énergétiques basées sur le soleil et le vent ne suffit pas. Il faut avant, pendant et après, une bonne gouvernance de ce programme d’électrification, mettre en place une stratégie technico-économique, qui consiste à veiller sur l’usage de l’électricité donnée dans les ménages et dans les entreprises et l’Etat doit lutter contre le trafic énergétique », conclut l’économiste. 

 

Gassime Fofana 

 

 

 

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