Guinée : les femmes de plus en plus portées vers l’extraction du sel

L’extraction traditionnelle du sel est une activité prisée par les femmes du littoral guinéen de façon générale et celles de Samatran, dans la commune de Dubréka, en particulier. Elles font cette activité avec les moyens traditionnels.

Les techniques utilisées sont tout de même tant bien que mal maitrisées par elles. Un travail très laborieux et qui demande beaucoup de disponibilité. «Nous faisons ce travail dans l’optique de trouver quoi manger et donner à notre famille. Moi, depuis 20 ans je suis dans cette production du sel. J’ai construit dans ça. J’ai au moins 6 enfants qui je soutiens dans leurs études.  Cependant je vous avoue que c’est un travail qui n’est pas facile, mais on le fait quand même», explique Djenab Sylla, productrice de sel.

 Aissata Camara, elle, quitte Badi Tondon, dans la préfecture de Dubreka pour venir passer les trois mois de la saison sèche à préparer le sel. «Cela fait trois ans que je fais cette activité, et j’ai trouvé quand même quelques intérêts dedans, puisque j’ai mis un soubassement chez nous, c’est ce que je suis en train de terminer pour mes enfants étant donné que mon mari n’est plus », dit-elle.
Un autre facteur qui rentre dans cette extraction du sel est la coupe abusive du bois. La mangrove n’est pas du tout épargnée dans l’activité. « L’extraction du sel joue négativement  sur l’environnement. Vous savez dans ces bas-fonds après l’agriculture, on laisse la place à la saliculture.  Les femmes sont obligées de couper la mangrove qui joue pourtant un rôle très important dans la reproduction et la conservation du poisson. Et aujourd’hui la plaine est en train d’avancer à grand pas, ça perturbe même l’écosystème et entraîne des changements climatiques », indique Ibrahima Sylla,  président de l’ONG Carbone Guinée.

Aliou Diallo 

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