Mauvaise politique agricole, faiblesse de la production, difficulté sur la chaîne de commercialisation, avec pour conséquence une forte importation des denrées alimentaires et une sortie massive de capitaux. En Guinée, le développement de l’agriculture bute encore contre de nombreux obstacles. Pour Abdoulaye Bangoura, ingénieur agronome, aux gros maux de gros remèdes : il faut redoubler d’efforts et rivaliser d’imagination féconde pour sortir le secteur agricole de l’ornière. « Pour le cas de la Guinée, il y a moins de producteurs par rapport aux consommateurs. L’agriculture guinéenne n’est pas non plus mécanisée. En plus, le non-respect du calendrier agricole constitue un problème parce que si une culture doit faire six mois et que vous retardez jusqu’à ce que les six mois s’écoulent, il y a aura toujours des pertes post-agricoles. »
Poursuivant son intervention, M. Bangoura estime que le développement de l’agriculture en Guinée passe par l’observation d’un certain nombre de mesures. « On espère dans peu de temps, le secteur agricole va contribuer à un grand développement. Pour cela, il faut de l’investissement et de la formation au niveau des jeunes. Il y a plusieurs facteurs qui peuvent accroître la production dont les moyens de production. Parce que quelle que soit la compétence, si on n’a pas les moyens nécessaires, ça ne marche pas. Le choix du site également compte beaucoup. J’ai constaté qu’en Guinée, là où il faut mettre l’ananas, certains mettent l’avocat là-bas. Il y a aussi la teneur en eau qui est un facteur important pouvant influencer la production. »
Abdoulaye Bangoura, ingénieur agronome
Par ailleurs, l’ingénieur insiste sur le fait que la réussite de chaque type de production agricole dépend du climat.
En somme, pour lui, la Guinée a davantage de possibilités pour booster son secteur agricole. Il suffirait juste d’en faire une priorité politique. « En Guinée les céréales peuvent donner et tant d’autres car, on a une grande chance par rapport à notre potentialité. Mais Il faut une implication politique. Par exemple, en matière de ressources humaines, il faut qu’on ait beaucoup beaucoup les jeunes formés dans le secteur. Il faut également un appui financier conséquent, parce que, quelle que soit la motivation de quelqu’un, s’il ne dispose pas de financement, ça ne peut pas aller. C’est pourquoi il faut impliquer les jeunes, les subventionner et les envoyer même sur le terrain. Au niveau de l’État, actuellement moi je n’entends plus de campagne agricole au niveau des régions. Il faut que l’État s’implique en subventionnant et en donnant les moyens de production modernes par exemple », propose- t-il.
Gassime Fofana