Le Gouvernement de la transition, sous le leadership du Premier ministre, a initié récemment un cadre de dialogue inclusif . Objectif, réunir tous les acteurs sociopolitiques autour de la table pour enfin assurer une transition réussie et inclusive. Cette mission de paix est pilotée par les anciennes ministres Makalé Traoré, Joséphine Léno et Aicha Bah. Depuis sa nomination, le trio multiplie les contacts sur le terrain afin d’inviter les acteurs du pays notamment politiques à des pourparlers.
Au constat, certains partis sont prêts à dialoguer avec le gouvernement, alors que d’autres forces politiques ne semblent toujours pas disposées à négocier encore moins à recevoir ces facilitatrices.
En analyse de la situation, Bintou Cissé, institutrice indique qu’en dépit de tout, les acteurs doivent mettre la Guinée au centre des intérêts. « Il faut savoir perdre pour gagner. Je pense que les acteurs, le gouvernement ainsi que les partis politiques doivent mettre l’intérêt de la Guinée au-dessus de tout. On a vu dans l’histoire des négociations relatives aux différends, de grands différends, il y a eu des concessions, surtout quand il s’agit de la vie de la nation. Et aujourd’hui, c’est l’avenir de la nation qui est en jeu, dit-elle. Le gouvernement pense qu’il lui faut 39 mois , délai qui a été revu à la baisse par le CNT à 36 mois, pour mener à bien ses réformes et ses programmes pour sortir le pays de l’ornière en luttant contre les détournements de fonds publics, la corruption, le népotisme et pour poser les fondements d’une bonne gouvernance et d’un développement durable, mais aussi assainir administrativement le pays et organiser une élection présidentielle libre et crédible avant de rendre le pouvoir. Quant à la classe politique, elle pense que ce temps est trop et que ce ne serait pas le rôle d’une transition de développer le pays. Et donc il faut un rapide retour à l’ordre constitutionnel, en réduisant considérablement le délai de la transition. Les deux positions sont tranchées. C’est pourquoi, il faut accepter le cadre de dialogue pour régler les différends. Que chaque groupe accepte de faire des concessions pour éviter de nouvelles instabilités sociales et politiques qui ne sont que de véritables entraves au développement et un recul pour la démocratie. Parce qu’au fond , quand on analyse d’un angle de développement, les deux groupes parleraient du même langage. Le gouvernement voudrait poser les bases d’un vrai développement, dépourvu de tout ce qui nuit au développement. Et la classe politique estimerait aussi que, ce droit lui revient; donc il faut vite rendre le pouvoir. En résumé, le point commun dans cette histoire, conclut-elle, est cette volonté qu’aurait chacun à promouvoir enfin le développement de la Guinée. Alors pourquoi ne pas mettre cette Guinée au centre de tout ? »
Gassime Fofana