C’est pour des raisons de sécurité sanitaire que le Président, Alpha Condé, a décrété l’état d’urgence ce jeudi, 26 mars 2020. Ce décret porte sur plusieurs mesures dont la limitation de passagers à 3 dans les taxis et 10 au maximum dans les minibus et bus. Mais au lendemain de cette annonce, le constat montre que beaucoup de chauffeurs ne respectent pas la règle.
Pour s’en apercevoir, il suffit de sillonner, par exemple, l’autoroute Fidel Castro où les chauffeurs de taxi et minibus imposent leur volonté et foulent au pied les mesures annoncées par le Président de la République. En plus d’augmenter le transport, ils continuent de prendre les six passagers dans les taxis et plus d’une dizaine dans les autres. Une promiscuité qui peut porter un coup aux efforts des autorités. « La Guinée est un pays qui court plusieurs risques à cause de l’ignorance de certains et de l’analphabétisme des autres. Alors que les citoyens doivent savoir que le Coronavirus est une pandémie très facile à transmettre à son prochain, et il est très mortel. Nous voyons les statistiques de ses conséquences dans plusieurs pays du monde, explique Marcel Lamah. Donc on devrait être plus prudent face à cette pandémie, surtout que le pays sort d’une autre crise sanitaire il y’a à peine quelques années. On sait combien de fois cela a été douloureux pour notre pays et nos familles mais aussi nos activités, et ce virus est plusieurs fois plus mortel et contagieux qu’Ebola », explique ce médecin généraliste.
Pour lui, l’État doit faire appel à d’autres dispositions pour faire appliquer celles qui sont en cours. »Il faut développer des campagnes de sensibilisation dans toutes les langues nationales afin d’expliquer aux citoyens les modes de contamination, le processus d’évolution, les conséquences du virus ainsi que les méthodes de prévention. En plus, il faut mobiliser des agents de sécurité pour veiller au respect de toutes les dispositions en vigueur pour le bien de tous. Sinon quand cette pandémie gagne du terrain chez nous, ce sera de l’hécatombe. On ne le souhaite pas ».
Pour leur part, les chauffeurs se plaignent de n’avoir pas été avertis quelques jours avant l’entrée en vigueur de ces mesures. Le gouvernement n’ayant pour le moment annoncé aucune mesure pour compenser les pertes qui pourraient être consécutives à la reduction du nombre de personnes dans ces transports en commun.
Gassime Fofana