Guinée : construction d’écoles professionnelles, volonté réelle ou propagande politique?

La construction des écoles régionales des arts et métiers en Guinée. C’est l’objectif que le gouvernement s’assigne depuis quelques années. Une initiative que plusieurs acteurs saluent, mais craignent qu’elle ne soit finalement que politique.

 

Ce sont des projets auxquels le président guinéen tient beaucoup. Alpha Condé a demandé à son gouvernement, à  travers le ministère de l’Enseignement Technique et  de la Formation Professionnelle, de procéder à la construction des écoles régionales des arts et métiers. Objectif pour le Chef de l’Etat de doter les jeunes guinéens d’aptitudes qui leur permettent de faire face aux nombreux chantiers qu’il met en place dans le pays. Depuis, des contrats sont passés et une dizaine d’infrastructures sort de terre progressivement dans les régions et préfectures de Guinée. Pour certains, c’est une belle initiative car c’est un acte qui permet de résoudre davantage le manque d’écoles, d’apprendre et de maîtriser un métier. C’est le cas de Mohamed Bachir Fofana, enseignant-chercheur. «Certes, il y a des avancées en Afrique et en Guinée en particulier. Mais il faut oser dire que nous sommes confrontés à un problème de mains d’œuvre surtout qualifiées. Donc la mise en place de ces écoles dans les régions va permettre aux jeunes, diplômés ou pas, d’apprendre un métier et de participer en tant qu’agents à la vie socio-économique du pays», explique-t-il.

Par contre et comme c’est souvent le  cas en Guinée, la plupart des actes posés par les autorités sont considérés par les citoyens comme un facteur de leur promotion. «Cette initiative ne doit pas être politique. Parce que le malheur de la Guinée est que tous les actes sont presque politiques et cela fait en sorte que même si le gouvernement a une bonne décision, elle ne perdure pas. Il ne suffit donc pas seulement de construire des bâtiments pour faire abriter des écoles. Il faut les équiper en fonction des métiers proposés. Car, ce manque d’équipements dans les institutions de formation fait que nous sommes trop théoriques. Alors qu’une théorie n’est constructive que lorsqu’elle est liée à la pratique», ajoute M. Fofana. 

Gassime Fofana

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