Les autorités de la transition guinéenne semblent être convaincues que la valorisation de l’indice du développement humain (IDH) pourrait contribuer à l’essor économique du pays. En marge du lancement du projet de couverture sanitaire pour les agents de l’Etat, le Premier ministre, Bah Oury, a déclaré : « avec le CNRD, le gouvernement a l’ambition de valoriser l’indice de développement humain. Ce lancement officiel de l’assurance maladie pour les employés du secteur public constitue un premier pas vers cet objectif », a-t-il affirmé. Mais Selon les données du Fonds Monétaire International, la Guinée se situe au bas du classement IDH, occupant le 181ème rang sur 193 pays en 2022. Quels sont alors les facteurs d’amélioration de cet agrégat économique(IDH) dans un pays ? La Guinée dispose-t-elle de moyens pour accroître son indice du développement humain ? « L’indice de développement humain est un outil de mesure économique qui a remplacé dans les années 90, le produit intérieur brut qui ne tenait compte que de la richesse intérieure créée dans un pays au cours d’une période donnée, généralement une année. Donc l’IDH, est non seulement un instrument économique, mais c’est aussi un moyen qui met en lumière comment les richesses générées dans le pays sont réparties, leur gouvernance et leur impact sur la population. Comment se traduit l’efficacité des politiques de développement et celles des infrastructures de base ? Et comment est la qualité de vie des citoyens du pays ? C’est pourquoi, il se mesure souvent par trois variables ou critères dont le produit intérieur brut (PIB) par habitant, l’espérance de vie des résidents d’un Etat et le niveau d’instruction et de scolarisation. Bref, l’IDH intègre les données à la fois qualitatives et quantitatives des politiques économiques et budgétaires, explique Ibrahima Sory Sacko, professeur d’Economie. Mais, poursuit-il, quand on regarde la réalité guinéenne, on trouve carrément l’absence énorme des moyens qui améliorent l’IDH. Par conséquent, un projet de couverture sanitaire est appréciable pour certains citoyens, mais on ne peut pas toujours s’en contenter. Parce que l’espérance de vie dont l’IDH tient compte ne repose pas uniquement sur l’état de santé de la population. Même si c’était le cas, le système sanitaire guinéen est quelque peu faible face aux besoins et la couverture sanitaire du pays. Pour la simple preuve, les infrastructures sanitaires ne sont pas suffisantes et sont souvent mal équipées ou manquent de personnel qualifié. En plus, le produit intérieur brut par habitant et le niveau d’éducation restent faibles et demandent d’énormes politiques et moyens pour les améliorer », soutient l’économiste.
Quelques moyens pour développer l’IDH !
« Il faut considérablement développer les infrastructures socioéconomiques de base dans tous les secteurs et à tous les niveaux. En outre, il faut aller vers une diversification des économies nationales en tenant compte des secteurs porteurs de croissance économique et financière, promouvoir la bonne gouvernance. Enfin, il faut un plan de lutte contre les inégalités et répartir équitablement les ressources nationales », propose M. Sacko.
Gassime Fofana