Malgré la libéralisation des activités commerciales, le pouvoir d’achat du consommateur guinéen est de plus en plus étriqué. En cause, une concurrence sauvage et des fluctuations récurrentes des prix sur les marchés.
Qu’ils soient des biens de consommation, des biens de production ou autres biens destinés à procurer une satisfaction à l’Homme, le constat révèle que les prix ne sont pas homologués sur les marchés guinéens. Dans une même partie du pays, ces prix varient d’une boutique à une autre et d’un client à un autre. « La majeure partie des consommateurs guinéens ne detient pas un pouvoir d’achat conséquent. En dépit de leur faible revenu, ils sont aussi confrontés à des marchés où les prix ne sont pas homologués et où les commerçants les augmentent ou les baissent au gré de leur convenance. Ce qui fait que du jour au lendemain, leur pouvoir d’achat se détériore parce qu’exposé à chaque fois à la hausse non conventionnelle des prix de la part des commerçants », analyse Mamoudou Cissé, économiste.
Certes, plusieurs observateurs avaient pensé qu’avec la concurence, les prix allaient être avantageux pour les consommateurs. Mais M. Cissé regrette que les droits des consommateurs ne soient pas suffisamment protégés en termes de prix. Et ce, malgré l’existence de certaines associations qui oeuvrent dans ce sens et qui semblent encore prêcher dans le désert. « Aujourd’hui, même un simple contentieux entre les autorités et les commercants peut pousser ces derniers à augmenter les prix », déplore l’économiste qui estime qu’il revient désormais à l’État de prendre des dispositions pour réguler les prix « même si nous sommes dans un système libéral. Par exemple, l’État peut proposer aux entreprises dans tous les secteurs d’homologuer les prix sous condition de la reduction de la taxe afin de proteger le pouvoir d’achat des consommateurs surtout ceux-là qui ont un faible revenu », propose-t-il.
Gassime Fofana