Guinée : des barrages routiers, entre indignation et interrogations des usagers !

C’est sans doute l’une des raisons qui allaient pousser à la grève des transporteurs ce lundi en Guinée. Les multiples barrages de sécurité sur les routes nationales du pays et les agents qui font payer les citoyens notamment les conducteurs même en possession des papiers réglementaires. 

Ils sont nombreux les barrages sécuritaires conventionnels et non conventionnels sur les routes nationales du pays surtout vers l’intérieur. Et  pour traverser chaque barrage, les conducteurs sont contraints de payer une « taxe » aux agents postés le long des routes. Une situation qui indigne certains citoyens. C’est le cas de Moustapha Diaby, transporteur sur la nationale Coyah-Forécariah. « Vraiment, les agents nous fatiguent. Sur une route de 50 kilomètres, on peut trouver parfois la journée trois barrages. Si c’est la nuit on n’en parle pas. Et même si vous êtes dans les normes, on vous oblige à payer l’argent. Parfois à un barrage, vous allez payer la taxe pour la police, la gendarmerie et la douane. Alors que ce qu’on gagne est peu sans oublier qu’on doit prévoir les recettes du propriétaire du véhicule », regrette-t-il.

Pour plusieurs analystes, la faute de cette anarchie incombe principalement à l’Etat. « Nous sommes dans un pays où l’Etat n’existe que de nom. Chacun fait ce qu’il veut. C’est en Guinée où j’ai vu qu’un officier des forces de l’ordre peut constituer un groupe pour aller installer un barrage sur une route nationale. Et c’est également ici que vous pouvez voir un civile à un barrage déguisé en gendarme ou policier pour réclamer de l’argent et les cartes. Je l’ai vu et vécu personnellement », explique Ansoumane Condé, sociologue.

Selon lui, cette façon de faire est une  caractéristique fondamentale de l’anarchie en Guinée. «C’est de la peine qu’encourent les transporteurs au niveau des barrages avec les agents. Parce que même s’ils sont dans les normes, ils doivent payer de l’argent avant de franchir la corde. Et cela n’est pas étonnant pour personne dans un pays où l’administration ne vit pas. Parce que quand on dit administration, c’est cet agent qui contrôle et fonctionne dans l’art du développement. Sinon les usagers et transporteurs ne doivent pas obligatoirement payer de l’argent à ces barrages », ajoute-t-il.

Gassime Fofana ( Crédit Photo, les Observateurs de France 24)

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