Presque partout en Guinée, l’agriculture est praticable, mais en réalité ce secteur attire peu l’attention des décideurs. Les producteurs, eux, fournissent assez d’efforts pour une productivité insuffisante.
Est-ce un manque de volonté ou un manque de politique agricole efficace ? En tout cas tout porte à croire qu’en Guinée, d’importantes superficies de terres agricoles sont laissées pour compte. Le peu qui est mis en valeur par les paysans locaux est déficitaire en termes de production et de productivité. Et pourtant, ces paysans, malgré les difficultés techniques et financières qu’ils rencontrent, font beaucoup pour promouvoir les cultures nationales. « On a la volonté de produire assez d’aliments de toutes natures puisque les terres ne nous manquent pas, mais vraiment on n’a pas de moyens nécessaires à la production, surtout les instruments agricoles modernes et les produits phytosanitaires mais aussi un calendrier agricole adéquat. Ce qui fait qu’on travaille très dur pour un faible rendement, regrette Makalé Soumah, paysanne et vendeuse dans la préfecture de Coyah. En plus, poursuit-elle, la commercialisation rapide et facile pose problème. Sinon comme vous le constatez, nos produits sont de qualité et si on avait les outils modernes et les méthodes rapides de vente, on aurait augmenté le volume de notre production conséquemment et en tiré un meilleur profit également tout en contribuant à la baisse de l’importation de produits alimentaires. »
Les premiers pas vers l’émergence économique et sociale de plusieurs pays comme la Chine et l’Inde et d’autres de l’Occident ont été réussis grâce au secteur agricole. Mais en Afrique, en général, c’est un secteur qui est abandonné à lui-même, et la conséquence est la sortie massive de capitaux nationaux pour l’achat de produits alimentaires étrangers, qui sont parfois loin d’assurer les besoins alimentaires et d’être de bonne qualité.
Gassime Fofana