Ce 25 janvier était une journée historique pour les victimes du Camp Boiro. Ces victimes ont exprimé leur amertume vis-à-vis « des souffrances » que leurs parents ont subies sous le régime de Sékou Touré.
«Je suis triste, j’ai un cœur meurtri et quand je pense à mon père, je pleure toujours.» Hadja Fatoumata Diallo est inconsolosable. Elle est venue ce 25 Janvier pour exprimer son désarroi et son amertume quarante sept ans après les pendaisons du pont 8 novembre. Les moments de deuil et de recueillement passés, cette fille de victime réclame désormais que les autorités passent à la vitesse supérieure. «Depuis des années nous avons demandé à l’Etat de réhabiliter nos parents, mais nous n’avons pas d’interlocuteur. Ce que je demande à l’Etat, c’est la justice et la vérité », explique-t-elle.
Ce mouvement est accompagné par des organisations de défense de droits de l’Homme. Pour elles, il faut mettre à l’évidence l’histoire de la Guinée pour aspirer à une réconciliation. « Vous savez dans un pays, il faut transcender les questions politiques et l’Etat doit s’y mettre pour éviter qu’on cherche des accusations par-ci ou par-là », renchérit Bah Oury, militant des droits de l’Homme.
Il faut rappeler qu’elles sont nombreuses ces personnes qui ont disparu sous la première République et aujourd’hui, les fils et filles de ces victimes attendent que justice soit rendue.
Aliou Sanaya Diallo