Ils ont la volonté, mais pas de moyens financiers. Ils ont des terres, mais pas de matériels agricoles modernes. Ils veulent travailler, mais ils ne sont pas touchés par le budget national. En Guinée, ils sont nombreux, très nombreux d’ailleurs ces paysans qui font l’agriculture avec les moyens et méthodes rudimentaires.
Dans le district de Gbérika, dans la sous-préfecture de Kalia, préfecture de Forécariah, plusieurs demeurent confrontés à des difficultés pour pratiquer leurs activités. « On a des terres agricoles énormes dans notre village, mais avec des conditions archaïques, nous ne pouvons pas les exploiter toutes. Le peu qu’on utilise, ne nous procure pas de bons rendements à cause du manque d’outils nécessaires à tout le processus de production agricole. En plus, nous sommes confrontés à une condition climatique défavorable. On n’a pas les moyens pour trouver des alternatives climatiques pour améliorer la qualité et la quantité de notre agriculture. On utilise tout le long de la production à la consommation, des techniques traditionnelles, qui sont très fatigantes. Par exemple, on sépare le riz de ses tiges par la méthode manuelle traditionnelle, alors que d’autres utilisent des machines agricoles », explique, Mourana Soumah, paysan.
« Aujourd’hui, on a besoin du soutien total de l’État pour passer de l’agriculture traditionnelle à celle moderne. Pour cela, l’Etat doit nous aider à avoir des intrants agricoles adéquats ainsi que les moyens financiers. On a aussi besoin de moyens de transports qui permettent d’acheminer facilement la production vers les marchés nationaux. Parce qu’il est très difficile d’avoir les moyens de transport ici, sauf parfois, on utilise la moto. Nos paysans ont aussi besoin de la formation afin qu’ils puissent acquérir des connaissances agricoles conventionnelles », explique Mayeni Conté, paysanne.
Mamadou Chérif Barry