Depuis un certain moment, le climat de coexistence sociale et culturelle se détériore entre plusieurs communautés africaines. Certes, des politiques économiques ont été, par exemple, créées pour rapprocher davantage les États, mais des différends frontaliers surgissent entre les pays d’Afrique et mettent à rude épreuve les efforts d’intégration.
Les derniers affrontements survenus à la frontière entre la Guinée et Mali ont malheureusement prouvé que des efforts restent encore à fournir pour une coexistence pacifique entre les citoyens des pays amis. Certains acteurs politiques rappellent pourtant que la vie sociale en Afrique a toujours été marquée par des brassages réussis. « Après l’abolition de l’esclavage qui a donné lieu à la colonisation et s’est poursuivi avec la conférence de Berlin, le colon blanc a mis en place un piège en Afrique en faisant un partage fantaisiste et arbitraire entre les pays», explique Honorable Cheick Traoré, ancien député.
Selon lui, le colon blanc savait qu’un jour la colonisation allait prendre fin et que ces phénomènes allaient devenir des préoccupations majeures au lieu du développement en communautés. « Aujourd’hui, la démocratie est venue aggraver tout ça parce qu’elle est mal assimilée. Elle devient alors une source de tensions inutiles entre les citoyens qui n’ont pas été éduqués conséquemment », explique-t-il.
Pour étayer sa position, M. Traoré ne manque pas d’anecdotes. « Je me rappelle, j’étais assez jeune. Quand il y a eu un différend frontalier entre la Guinée et le Mali, feu président Ahmed Sékou Touré avait dit alors de laisser les autorités maliennes rentrer en Guinée et de placer les bornes là où elles veulent comme frontières. Parce que, de toute façon, ce n’est que virtuel. Les peuples sont les mêmes. Cela a permis de déjouer complément ce conflit », ajoute-t-il.
Pour cet ancien député, il faut aller vers des grands ensembles pour pallier cette situation. « L’Empire du Mali s’étendait sur de grands espaces mais aujourd’hui nous allons au rétrécissement. Si la démocratie et la modernité ne permettent pas de revenir à notre coexistence pacifique, je sollicite en tant qu’acteur politique qu’on aille creuser dans nos valeurs culturelles pour pouvoir trouver un point d’équilibre », propose Cheick Traoré.
Gassime Fofana