Autrefois espace de culture et d’éducation des jeunes par excellence, la maison de Cinéma »Zazia » a longtemps contribué à consolider la solidarité et la ferveur dans la ville de Forécariah. Mais aujourd’hui, l’infrastructure, vieille de plusieurs décennies, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les herbes ont fini de l’envahir et les murs, du moins ce qui reste de ces murs, ploient sous le poids de l’érosion et du temps. « Cette maison fut construite pendant la première République pour servir de maison des jeunes. Elle a été achetée ensuite par un Libanais qui en a fait une salle de cinéma. Depuis lors elle fonctionnait comme salle de cinéma et cela jusqu’à l’arrivée des militaires au pouvoir en 1984, explique Naby N’Bouya Yattara, ancien gestionnaire de cette maison de cinéma. C’est le développement technologique, ajoute l’historien, qui a été à la base de sa fermeture avec l’invention des DVD. Car, si hier les cinéphiles se déplaçaient pour aller visionner les films dans cette salle, ils les ont désormais à portée chez eux. »
Une situation qui n’est toute fois pas sans conséquence notamment sur la couche juvénile. « L’impact est que la jeunesse se meurt lentement. Les jeunes sont abandonnés à eux-mêmes. Si, hier ces films éduquaient, c’est la danse qui est devenue aujourd’hui une passion préférée pour eux », ajoute-t-il avant de conclure qu’il n’y a ce jour aucun projet de relance de cette maison de cinéma, qui servait de « lieu de rencontres et d’éducation des citoyens de Forécariah » mais qui est devenue aujourd’hui un simple refuge pour des serpents.
Gassime Fofana