L’année qui s’achève aura été une année de dur labeur pour les populations de Forécariah. En tout cas, selon le responsable de la Société civile dans la préfecture, l’arrêt des activités minières, les mauvaises recoltes et la dégradation des routes n’ont pas permis aux citoyens de se frotter les mains. Interview exclusive !
Ledeclic.info : qu’est-ce qu’on peut retenir de la vie socio-économique dans la préfecture de Forécariah en 2017 ?
Moussa Touré: pour commencer, je voudrais dire que sur le plan économique, tout n’a pas été rose cette année à Forécariah. Parce que la ville est une zone minière. Donc les citoyens ont misé sur ces activités minières qui étaient quand même parvenues à rehausser leur niveau de vie. Mais depuis que ces activités minières ont cessé, pratiquement les choses ne bougent plus comme avant. Ce qui fait qu’économiquement, socialement les citoyens souffrent et continuent de tirer le diable par la queue.
Alors comment les citoyens ont fait pour tenir le coup ?
C’était par l’agriculture. Forécariah est l’une des préfectures vivrières de Guinée notamment à travers les îles de Kaback et environnants. Mais l’année 2017, ces zones ont connu des inondations qui ont détruit complément les cultures, réduit le rendement agricole et plongé les citoyens dans des conditions difficiles.
Un autre problème qui se pose à Forécariah et comme à la plupart des localités du pays d’ailleurs, reste celui des infrastructures. Quel est le constat pour 2017 dans votre préfecture ?
Sur le plan infrastructurel, les citoyens ont énormément souffert cette année pour traverser Coyah-Forécariah parce que l’état de la route est vraiment impraticable. Ce n’est que vers la fin de la saison des pluies qu’on a connu un peu de colmatage qui a permis aux gens de vaquer à leurs affaires. Bien que nous ayons appris que les travaux démarreront ce mois de janvier, notre souhait est que ce ne soit pas une information politique. Parce qu’en plus de ce tronçon, le problème reste entier aussi dans les sous-préfectures dont les routes sont dégradées et l’accès très difficile. Donc en 2017, la préfecture n’a pas tellement grand-chose qui attire l’attention des gens.
Puisque tout ne peut ne pas être négatif, quels sont les progrès enregistrés cette année à Forécariah ?
Ce qui a marché et retenu l’attention des gens est d’ordre sécuritaire. Les forces de sécurité ont bien fait leur boulot cette année. Donc pratiquement, les personnes mal intentionnées ont complément disparu de la vie des citoyens. A l’approche des élections communales, on a renforcé la police par un contingent de la Compagnie Mobile d’Intervention Spéciale (
Justement, aujourd’hui, à l’instar des autres préfectures, Forécariah est également en phase de préparation des élections communales. Comment les activités se déroulent ici ?
A l’heure où nous sommes, les responsables de la CEPI sont déjà passés à la radio pour inviter les différents partis politiques à déposer les listes de candidats aux élections communales. Donc, j’apprends par le président de la Commission que dans la commune urbaine, il y a eu quatre listes. Le RPG a préféré partir avec le GPT de Kassory Fofana avec comme tête de liste El hadj M’Bady Touré. Vous avez ensuite l’UFDG de Cellou Dalein Diallo qui a, à sa tête, Papus Mario Cissé. Il y a également le parti GUD de Sékou Benna Camara qui part avec Himmy Touré et enfin l’UFR de Sidya Touré. Donc pratiquement, dans la Commune urbaine ce sont ces quatre partis qui sont sur la liste. Et le président m’a dit que toutes ces quatre listes ont été validées et la CENI est entrain de travailler sur des cartes d’électeurs pour procéder à la répartition dans sous peu de temps. Si nous prenons aussi les neuf communes rurales, pratiquement, les activités se sont déroulées dans les meilleures conditions et jusque maintenant nous n’avons enregistré aucun problème.
Pour 2018, quelles sont vos attentes ?
Le projet le plus attendu par les Morianais est le démarrage effectif des travaux de bitumage de la route Coyah-Pamelap. Il faut retenir que Forécariah fait frontière avec la Sierra-Léone. Donc cela est capital pour la Guinée mais aussi pour ce pays voisin. Et quand vous partez du côté de la Sierra-Léone, vous constaterez d’ailleurs que les travaux ont été effectivement accomplis à cent pour cent. Donc en allant vers la Sierre-Léone à partir de Farmoriah vous n’avez aucun problème et c’est vraiment impeccable. Mais chez nous tel n’a pas été le cas où c’est le calvaire pour les usagers. C’est pourquoi le souhait le plus ardent est que ces travaux démarrent enfin. C’est un défi à relever.
Propos recueillis par Gassime Fofana