Fer de Simandou: les économistes ne sont pas d’accord

Enfin, le Président guinéen, Alpha condé concrétise son autre rêve minier. La Guinée a signé cette semaine l’un des plus gros contrats miniers avec la société SMB Winning. Cette convention minière porte sur l’exploitation des Blocs 1 et 2 de Simandou. Dans leur analyse, les économistes divergent. Pour certains, ce contrat permettra à la Guinée d’accroître son potentiel économique. D’autres estiment par contre que c’est une perte pour le pays.

Estimé à 14 milliards de dollars, le projet d’exploitation des Blocs 1 et 2 de Simandou par le Consortium SMB Winning en entente avec le gouvernement guinéen est diversement apprécié par les économistes du pays. « Ce contrat minier est très utile pour la Guinée. Il peut être à la fois un catalyseur de croissance socio-économique à travers les recettes de l’accord minier, mais aussi un facteur d’expansion économique, de diversification de l’économie et de moyen pour faire face à la pauvreté et au déficit financier auquel le pays est confronté. Ça peut également permettre de créer des emplois directs ou indirects », résume Mohamed Fofana, spécialiste en Finances.

Le projet dexploitation des gisements de fer de Simandou, au Sud de la Guinée, est considéré comme l’un des plus ambitieux dans le monde. Il focalise les efforts et les attentions des autorités guinéennes veulent ainsi en profiter pour booster le développement du pays avec en filigrane la construction d’un chemin qui devra quitter la Guinée forestière pour les côtes de la Basse Guinée. Mais malgré tous les bienfaits qui lui sont associés, le chantier de Simandou n’enchante pas tout le monde. En effet, certains gardent encore à l’esprit les précédents contrats miniers que le pays a paraphés avec certaines sociétés. Des contrats qui, selon eux, n’ont pas eu d’effets positifs notables sur le niveau de vie des Guinéens. « Depuis 2010, on observe une ouverture minière dans le pays. Plusieurs contrats ont été signés un peu partout dans le pays, sans aucune retombée financière et économique durable pour les ménages. La pauvreté perdure encore jusque dans les zones d’exploitation. Alors, quelle est l’importance de multiplier les contrats miniers quand le pays lui-même n’en bénéficie pas  véritablement ? », s’interroge Mamadou Mouctar Baldé, professeur d’Economie politique.

Pour ce dernier, la Guinée n’est pas suffisamment ancrée dans la dynamique de signature de contrats profitables surtout dans le secteur minier au regard de sa faible répercussion et de son incidence sur la protection de la nature. « Pour preuve, aller faire un tour à Boké. L’environnement est au bord de l’asphyxie. Sinon si les recettes minières étaient utilisées comme il le fallait, la Guinée ne devrait pas être aujourd’hui confrontée aux problèmes d’infrastructures socio-économiques de base », conclut-il.

En attendant, les autorités guinéennes le croient dur comme fer. Le projet d’exploitation des gisements de fer de Simandou vont contribuer substantiellement au développement de notre pays et à sortir les citoyens de l’ornière.

Gassime Fofana 

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