Nous poursuivons notre série de rencontres avec les Guinéens vivant à Dakar, au Sénégal. Pour ce numéro, notre reporter s’est entretenu avec Fatoumata Binta DIALLO, étudiante en 3ème année, Gestion d’entreprise, option Finance Comptabilité à l’université Amadou Hampaté BAH de Dakar. À coeur ouvert !
Qu’est-ce qui vous a motivée à aller au Sénégal pour les études ?
La qualité de l’enseignement et comme j’ai des parents qui y vivent donc l’intégration me sera facile. Ce sont entre autres raisons qui m’ont poussée à venir au Sénégal pour poursuivre mes études. .
Évidemment, vous parlez d’intégration, comment vous êtes parvenue à vous adapter tant sur le plan des études, culturel qu’amical ?
Toute chose, à un début, c’était difficile mais avec les organisations de la grande amicale j’ai découvert qu’il y’a une communauté guinéenne qui est déjà là. Alors je me suis rendue pour faire connaissance et depuis lors avec les contacts je me suis intéressé et j’y participe. C’est comme si je suis toujours en Guinée car ici il y’a une grande partie des Guinéens.
Depuis six ans vous êtes à Dakar. Qu’est-ce qui vous a le plus marquée dans ce pays ?
D’abord c’est l’esprit de la « teranga » qui est là. La communauté guinéenne est bien accueillie. En d’autre termes, c’était comme si nous sommes en Guinée même si il y’a un peu de différence.
Justement, quelle est cette différence ?
La différence c’est que quand on vit dans un pays étranger. Les conditions de vie sont difficiles. Pour certains il est même difficile de trouver un stage même si les formations sont de haute qualité, la vie sociale demeure un calvaire. Nous avons du mal à dire tous nos maux. Mais bon on se démerde nuit et jour pour pallier tout ça. En espérant que nous allons terminer nos études et rentrer au pays afin de servir de plus la Guinée.
Concrètement, que comptez-vous faire après les études à Dakar ?
Après mes études ici je compte retourner au pays en vue de réaliser mes projets et servir la Guinée. Car l’aventure n’est bénéfique que si un jour on envisage de rentrer chez soi et notre projet ici c’est non seulement d’aider les Guinéens vivant ici et aussi une fois arrivés en Guinée obtenir un travail.
En tant que femme, quel est votre message relativement à l’amélioration des conditions des filles aujourd’hui, notamment celles de la Guinée ?
Personnellement, je pense que ce que peuvent faire les hommes, nous aussi nous pouvons le faire car l’avenir d’un pays dépend de la force de tout le monde. Le message que je lance à mes sœurs guinéennes,c’est de croire en elles et d’arrêter de dépendre des autres car comme on le dit souvent » l’union fait la force « .
Vous observez sûrement la situation sociopolitique en Guinée à distance. Quelle analyse en faites-vous?
Oui c’est une situation alarmante mais nous sommes convaincus que le changement arrivera un jour et on ne baissera jamais les bras car seule la Guinée pouvait faire développer ces pays limitrophes mais hélas. Et nous jeunes, c’est notre combat pour la mémoire de nos ancêtres qui voulaient que la Guinée se développe.
Propos recueillis par Aliou Diallo
Je crois que qu’elle a pafaitement saisi la quintéssence de la responsabilité citoyenne. Le développement d’un pays ne passera que par l’implication de toutes ses couches confondues(Etat, société civile, partis politiques, entreprises privées). La patience, ça n’est pas d’attendre pour agir mais plutôt agir en attendant. Puisse Allah réaliser vos voeux nobles au service de la nation.