Alors que le processus de correction se poursuit dans les autres examens notamment au baccalauréat unique, le MENA vient de rendre publics les résultats du CEE. Un résultat total qui se situe à 17.62% et qui constitue pour certains un échec pour le système éducatif du pays.
Est-ce qu’on mesure la qualité d’un système éducatif par le taux d’admis aux examens nationaux ? Qui est responsable du faible niveau des élèves en Guinée ? Comment améliorer ce secteur si important? Ce sont entre questions qui divisent les Guinéens après la publication des premiers résultats des examens nationaux.
Dans son analyse, Ansoumane Condé affirme : » les examens nationaux ne sont que les dernières étapes d’un calendrier scolaire. Pour franchir cette étape, il faut une préparation conséquente. Et l’acquisition de toutes les ressources permettant à un candidat de décrocher son examen sans avoir recours aux fraudes, repose sur trois facteurs. Le premier facteur ce sont les parents, le deuxième c’est l’école et en particulier les enseignants et enfin, c’est le candidat lui-même. Alors, pousuit le sociologue, si l’un des facteurs ne joue pas bien son rôle, on va enregistrer des échecs, si toute fois on empêche les candidats de copier ou de passer par des manœuvres frauduleuses. »
Pour lui, aucun de ces agents ne joue malheureusement son rôle pour consolider le système éducatif. « Le problème de l’éducation nationale dont je parle est multidimensionnel. Quand on prend certains parents, ce sont leurs enfants qui choisissent l’école où ils veulent étudier. D’autres ne sauraient même pas dans quelle école leur enfant étudie. En dépit de tout cela, rares sont les parents qui veillent ou se demandent si l’enfant étudie bien, malgré que beaucoup sont des intellectuels. Pourtant, les parents d’hier, beaucoup n’ont pas été à l’école, mais ils suivaient considérablement leurs enfants et les cours, aussi bien à la maison qu’à l’école. Le deuxième facteur responsable de l’échec de notre système éducatif est l’école et l’enseignant. Si nous prenons l’enseignement public et privé, l’État et les responsables d’écoles privées disposent et recrutent des enseignants qui ont d’énormes carences intellectuelles. Ils ne peuvent pas, par leur pédagogie, façonner un enfant dès les basses classes. Parce que la formation scolaire est une chaîne dont la primordiale est l’élémentaire. C’est là surtout qu’il faut semer les graines de la formation, de l’éducation et de la responsabilité chez un enfant. Mais malheureusement, beaucoup de nos instituteurs d’aujourd’hui n’ont pas d’outils pédagogiques qui leur permettent de parvenir à cet idéal. Et le dernier facteur, ce sont les apprenants. Malgré la disponibilité de tous les moyens permettant à un élève de se former, ils ne peuvent pas se former. Alors qu’hier, les technologies n’étaient pas trop présentes, les générations d’alors se sont bien formées. Mais les élèves de maintenant n’ont pas la volonté ni la conscience d’étudier. Ils sont plus dans les inutilités que dans le sérieux, c’est-à-dire dans les études. C’est pourquoi les deux premiers groupes doivent s’impliquer pour changer la situation. Les parents doivent veiller et contrôler l’éducation de leurs enfants. L’Etat ainsi que les responsables du privé doivent engager des enseignants capables de donner une bonne formation aux enfants, pas seulement pour les examens mais pour leur carrière. »
Gassime Fofana