2005-2018, cela fait 13ans que les Guinéens n’ont pas renouvelé leur volonté politique au cours de scrutins locaux. C’est ainsi que le 4 février 2018, le peuple a eu l’opportunité d’accomplir ce désir.
En attendant les chiffres officiels de la Commission électorale nationale indépendante, ces élections de proximité auront enregistré un faible taux participation dans la capitale comme dans les villes du pays. Interrogé sur la situation, plusieurs analystes imputent ce manque d’engouement à la decrédibilisation du système électoral et à la classe politique, plus globalement. « En fait, le constat général c’est que les gens n’ont pas participé massivement aux élections, renchérit Dr Makanera Kaké, analyste. Moi personnellement je suis passé dans certains quartiers, j’ai demandé le pourquoi. En dehors même de l’analyse politique, certains citoyens m’ont dit : nous, nous attendons 2020 et d’autres m’ont dit, vous votez ou pas, le pouvoir déjà va frauder », ajoute-t-il. En plus de ces informations qu’il a obtenues des citoyens, Dr Kaké estime que « lorsqu’on arrive à un moment où les gens refusent de voter, s’abstiennent, c’est qu’il n’ont plus confiance au système électoral. Ils pensent souvent que ça ne change rien. Cela veut dire on vote ou pas, le résultat est déjà fixé à l’avance ».
Pour lui, cette situation constitue un véritable recul de la démocratie, mais aussi une remise en cause de tous les acteurs du système électoral. « Le lien politique entre les partis politiques, les acteurs politiques et les citoyens, c’est le bulletin. Si cela est cassé, leur relations l’est aussi », conclut-il.
Gassime Fofana