Lors d’une conférence-débat organisée ce week-end à Conakry, plusieurs professeurs de droit et environnement, des experts en développement et des fonctionnaires du ministère guinéen des mines ont débattu de la problématique de l’exploitation artisanale de l’or en Guinée.
Devant des participants venus pour l’occasion, le conférencier Mouctar Diallo, professeur de Droit et Environnement a planté le décor sur la situation de l’exploitation artisanale de l’or en Haute Guinée. Il a ainsi expliqué le cadre juridique, la situation actuelle, les conditions d’octroi d’une autorisation d’exploitation minière, mais aussi les problèmes liés à la forte présence des femmes et enfants en ces lieux, leurs conditions sociales et sanitaires, la destruction de l’environnement, et la redistribution des biens au niveau des populations locales et l’Etat.
« Aujourd’hui, plus de 200 mille personnes sont concernées par l’exploitation artisanale de l’or » entame-t-il avant de préciser que « chaque année, 15 tonnes d’or sont produits par les orpailleurs artisanaux, soit 3 mille 750 milliards de francs guinéens qui échappent chaque année à l’Etat« .
Par ailleurs, pour certains participants, l’Etat ne traite qu’une partie du problème liée à l’exploitation artisanale de l’or. »L’angle de réglementation que l’Etat à pris n’est pas adapté aux réalités. L’Etat cherche à ne plus perdre l’argent de l’exploitation, mais ne regarde pas les autres aspects du problème dont la présence des enfants sur ces sites ou l’inadéquation des textes de lois aux réalités sociétales des localités« , affirme Algassimou Diallo, expert en développement.
Toute fois, sélon Siaka Camara, ingénieur géologue au ministère guinéen de mines, « l’Etat est entrain de faire des réformes pour la réglementation de ce secteur. Aujourd’hui, pour avoir 1/2 hectare de terres exploitables, il faut payer 5 millions de francs guinéens« , souligne t-il.
Kadiata Thiam