Pour lutter contre la fraude et crédibiliser davantage les évaluations nationales, le ministère de l’Enseignement pré universitaire et de l’Alphabétisation a initié des projets dont l’installation des caméras de surveillance dans certains centres. Depuis, des voix s’élèvent contre cette initiative qui, pour certains, demeurent un gâchis financier. Ces caméras dans les centres ne vont- elles pas créer de la psychose chez les candidats ? Est-ce une solution pour moraliser rationnellement les examens nationaux surtout que la mesure semble difficile à appliquer dans les coins et recoins du pays ?
Pour Kerfalla Touré, vice président de l’AJISDEC, l’installation des caméras de surveillance dans les centres d’examen n’est pas mauvaise en soi. Elle pourrait effectivement avoir un impact positif sur la minimisation des fraudes. » Bien que ce ne soit pas une solution définitive dans la gestion des examens nationaux, avec cette installation de caméras de surveillance, il y aurait moins de fraudes dans les centres concernés. Ce qui est une bonne chose, parce que cela pourrait dissuader les candidats qui espèrent passer par la fraude pour décrocher leur examen. »
Par contre, d’autres estiment que c’est un projet qui pourrait entraîner » la dilapidation des ressources de l’Etat ». « Je pense que l’installation des caméras de surveillance dans certains centres d’examen va contribuer à une perte financière. L’argent que le ministère utilise dans ce projet pourrait servir à bien d’autres initiatives d’une portée plus conséquente comme la construction des écoles dans les zones du pays qui manquent d’infrastructures scolaires aujourd’hui, l’amélioration des primes de surveillance et de correction. Donc personnellement, je trouve que ce projet est juste un gaspillage », soutient Ibrahima Sory Diakité, professeur d’Économie qui ajoute que : « le problème de la gestion des examens nationaux ne se traduit pas par la simple installation des caméras dans quelques centres d’examen. Il faut envisager la sensibilisation des acteurs qui agissent en amont comme en aval dans l’organisation de ces examens. Pour la stratégie judiciaire, il faut envisager des sanctions. Par exemple, tous les candidats pris en fraude doivent encourir un ajournement d’un an jusqu’à deux ans. Pour les acteurs, il faut les soumettre à des sanctions disciplinaires, suspension d’autorisation d’enseigner, suivant un temps déterminé ou si plus, une interdiction définitive, plus des poursuites judiciaires. Pour la stratégie technique, le Ministère peut passer par le brouillage des ondes des téléphones portables ou autres canaux de communication que les candidats et leurs complices pourraient utiliser. »
Gassime Fofana