Entreprises nationales, vecteur de croissance interne !

Champions nationaux. C’est l’expression utilisée aujourd’hui pour désigner les entrepreneurs qui boostent l’économie de leurs pays. Une stratégie que les pays du Nord ont privilégiée pour favoriser leur émergence socioéconomique et stimuler leur croissance. En Afrique, certains pays ont aussi compris que la dynamisation de l’économie, la création de richesses ou de l’emploi, l’amélioration des conditions de vie des citoyens ne pourraient provenir que par les « champions nationaux ». Par contre, dans beaucoup d’autres pays comme la Guinée, les pouvoirs publics peinent encore à cerner cette notion.

« s’il y a une condition indispensable au développement de la Guinée aujourd’hui, c’est bien les entreprises nationales. Et il incombe à l’Etat d’apporter un soutien capital à ces entreprises afin qu’elles puissent avoir la capacité de concurrencer à l’échelle internationale et aussi de participer considérablement au développement du pays. Mais comme nous le savons, certaines réalités montrent que nos pouvoirs publics ne jouent ou du moins jouent peu ce rôle. Au lieu de créer des systèmes qui favorisent l’émergence de ces acteurs locaux afin de les inciter à investir, ils chercheraient plutôt à les affaiblir, pour des raisons qui pourraient à mon avis être politiques ou ethniques, oubliant que cela peut conduire à la baisse du niveau de vie de beaucoup de ménages et le chômage », explique Ibrahima Sory Diakité, économiste.

Poursuivant son intervention, M. Diakité indique : «En soutenant les firmes étrangères au détriment des entreprises nationales, on favorise le développement extérieur. Une chose qu’il faudrait impérativement changer. Car dans tous les pays surtout les pays développés comme en Europe ou aux Etats-Unis par exemple, en remontant à leur histoire politique jusqu’à nos jours, ils ont plutôt donner du poids aux entreprises nationales. Ce qui, en grande partie, favorise leur essor économique et socia. Donc, ajoute l’économiste, il faudrait que notre Etat en fasse pareil. Il faut un interventionnisme du pouvoir public afin de permettre à ces entreprises nationales de se perfectionner, d’être concurrentielles sur le plan international, leur créer un climat d’affaires et de sécurité. Il faut enfin une politique économique et fiscale pour favoriser l’inclusion des entreprises nationales. Avec cela, beaucoup d’entrepreneurs que ce soit dans les domaines industriel, technologique, économique ou agricole pourraient être incités à investir et à participer à l’effort du développement. »

Gassime Fofana

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