Quand les politiques s’immiscent dans le sport, particulièrement dans le football, la CAF et la FIFA montent sur leurs grands chevaux pour imposer leurs vues, qui sont de véritables diktats pour les États. Une fédération peut mal gérer les fonds que ces deux instances sportives mettent à sa disposition sans qu’elles ne pipent, mais il suffit que les États sévissent contre les responsables indélicats qui ont détourné les primes des joueurs pour attirer les foudres sur les États au nom de la séparation politique et football. Et voilà que ces deux instances mettent le football et la politique dans le même panier.
Le coup d’État du 5 septembre 2021 en Guinée a essuyé une volée de condamnations de toutes les organisations politiques internationales, soit, mais il nous est loisible d’informer la CAF et la FIFA qu’au niveau intérieur la Guinée entière a accepté ce coup d’État. La preuve, Kankan, le principal fief d’Alpha Condé a déjà pris acte du renversement de leur champion. L’armée et toutes les forces de sécurité ont fait allégeance aux putschistes, les membres du parti présidentiel déchu ont commencé à quitter le navire en naufrage. En un mot, le RPG-ARC-EN-CIEL se décolore. Cela veut dire que tout le peuple de Guinée, plutôt sa grande majorité, soutient la junte qui a pris le pouvoir. Rien ne perturbe le train-train quotidien des Guinéens, rien ne peut empêcher une compétition internationale de football de se dérouler à Conakry. À partir de ces faits, la CAF et la FIFA, si elles n’ont pas des idées qui leur ont été soufflées en provenance des sources douteuses, soit pour des raisons politiques, soit pour des raisons sportives, on ne trouve aucune raison qu’elles suspendent le stade de Conakry. Parce qu’il n’y a aucune raison de pénaliser la Guinée pour ces éliminatoires en la faisant jouer tous ces matchs à l’extérieur et loin de chez elle. Sans compter les frais de déplacement, le fait de l’obliger à jouer tous ces matchs au Maroc alors que le Maroc est un concurrent direct de la même poule, c’est une décision on ne peut plus incompréhensible, injustifiée et même arbitraire, voire une aberration. Le TAS devra avoir un mot à dire sur la situation, et s’il ne s’auto-saisit pas du dossier, la FEGUIFOOT devra sortir de ces gonds et faire à cor et à cri son indignation.
La Guinée avait préconisé que toutes ses rencontres à l’extérieur de ces éliminatoires se feraient à Dakar à cause de la proximité et à cause de ses frais réduits. Ne lui imposez pas des frais supplémentaires en l’éloignant de ses bases. Pourquoi faut-il vaille que vaille le Maroc? Autre chose, la Guinée doit organiser la CAN 2025. Le Co-CAN Guinée est déjà en branle. La Guinée a-t-elle toujours l’organisation de la CAN 2025, la question reste poser ?
Enfin dans la même coulée, la FIFA tâte le terrain pour organiser une Coupe du monde chaque deux ans, voilà une idée de vouloir tuer la poule aux oeufs d’or, parce que les dirigeants de la FIFA trouveraient qu’une Coupe du monde les quatre ans est une éternité. Qu’en sera-t-il avec les différentes confédérations ?
Éliminatoires CAN : quand la CAF s’aligne sur la CEDEAO et sur l’UA (Par Moïse Sidibé)
