Education : « nous avons un système qui ne correspond plus aux réalités »

Peu compétitif à l’échelle continentale et mondiale, programme d’enseignement non adapté au marché de travail et d’emploi ou faible niveau des apprenants. Le secteur éducatif guinéen connaît des difficultés. Dans cette analyste, l’activiste et acteur de paix dans l’espace de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Saibou Fofana, explique les véritables raisons de la détérioration de la qualité et de l’efficacité du système éducatif guinéen, mais aussi propose un plan afin non seulement de le rendre compétitif, mais aussi comment faire de l’éducation nationale un instrument de développement socio-économique. « Nous avons un système fragile, qui date de très loin et qui ne correspond plus aux réalités des nouvelles technologies de l’information et de la communication mais aussi de l’apprentissage. Cela pourrait être la première cause du retard de notre système éducatif. Deuxièmement, c’est lié à l’organisation des cours, c’est-à-dire au programme d’enseignement qui fait que le niveau de nos enseignants et de nos apprenants s’affaiblit chaque année. Et vous n’êtes pas sans savoir que les conséquences se reflètent même par rapport aux différents examens nationaux qui connaissent chaque année un faible taux d’admis. Troisièmement, c’est le relâchement presque total des apprenants. Ils prennent plus de temps sur les réseaux sociaux que dans les livres ou la recherche. Au lieu que ces réseaux sociaux ne soient pour nous une importance dans l’apprentissage, aujourd’hui ils sont devenus une entrave notoire à l’éducation et à la formation des jeunes. »

Cursus universitaire et marchés de l’emploi

Cette question est capitale dans la mesure où la plupart des étudiants qui finissent ne trouvent pas un emploi conforme à ce qu’ils ont appris à l’université. Pour notre interlocuteur, cette situation est aussi liée à la programmation des cours « parce que nous n’avons pas identifié les besoins nationaux du point de vue de la formation. Nous accordons davantage un intérêt considérable à la formation universitaire, chose qui ne peut pas développer un pays . Chaque enfant veut être à l’université. Chaque parent souhaite que son enfant soit à l’université, même si après l’université, il n’a pas d’emploi ou n’aurait pas bénéficié des retombées de toutes les années consacrées à la formation. Il faudra prioriser la formation technique et professionnelle qui permet de développer un État, qui pourrait favoriser une rentabilité financière et une formation conséquente qui avantagerait non seulement le recrutement mais aussi l’employabilité au niveau des disciplines », analyse M. Fofana.

Des états généraux de l’éducation

« Nous encourageons l’appel lancé par le Président de la République qui souhaite les états généraux de l’éducation. Pour enfin identifier où se trouve le problème. si c’est un problème structurel , si c’est un problème de formation ou de programmation des cours afin d’identifier très rapidement pour que l’année 2022 soit une nouvelle année, de nouvelles orientations, de nouvelles programmations, de nouvelles visions mais aussi de nouvelles réformes dans le domaine de l’éducation et de la formation », a félicité M. Saibou Fofana, enseignant chercheur et acteur de paix dans la zone de la CEDEAO avant de proposer que  » dans la nouvelle politique, l’État prenne le temps de réfléchir dans les domaines de la formation technique et professionnelle, et Et que l’Etat encourage les jeunes à s’y orienter. Je dirai aussi à ces départements qui sont en charge de la formation de revoir la programmation dans plusieurs facultés pour que la formation soit adaptée aux besoins du marché de l’emploi. »

Gassime Fofana

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