Les élèves reprendront le chemin de l’école à partir du 29 juin prochain, du moins les candidats aux différents examens nationaux et les étudiants. L’annonce a été faite par le Président de la République. Mais cette ouverture prochaine des classes risque de connaitre des perturbations surtout dans les écoles privées du pays. Les enseignants du privé menacent déjà de déclencher une grève dès la semaine prochaine. Ils l’ont fait savoir par la voix du secrétaire général du syndicat des enseignants des écoles privées de Guinée. « Vous savez, depuis le début de la crise, nous avons tout fait pour attirer l’attention du gouvernement et des fondateurs des écoles privées, mais en vain. Depuis la fermeture des classes, nous traversons une situation difficile, inexplicable. Il a fallu qu’on fasse des campagnes de solidarité pour qu’on supporte un peu cette situation. Beaucoup de nos collègues sont délogés, et certains difficilement joignent les deux bouts. Alors, nous nous sommes dits après l’ouverture, nous allons boycotter les cours. Eh bien ils n’ont pas pu gérer nos problèmes, nous allons empêcher tous les cours », s’indigne Alpha Madiou Diallo.
Cette décision de déclencher une grève fait suite à plusieurs jours de discussions entre les enseignants et leur syndicat. Les hommes « de craie » qui rendent service dans le privé ne comptent pas reculer. Pour eux, cette situation est due à l’inaction des fondateurs d’écoles face à leurs problèmes. « Nous avons pris langue avec l’association des fondateurs d’écoles privées de Guinée, nous leur avons demandé d’envoyer un message clair à tous les fondateurs pour payer les enseignants. Ils ne nous ont pas entendu. Après ils ont fait une déclaration pour nous faire comprendre que c’est le travail qui est payé et non le travailleur. Ça veut dire que les trois mois ne seront pas payés. Tout en ignorant le code du travail. C’est pourquoi dès la semaine prochaine nous allons lancer le mot d’ordre de grève de Yomou à Koundara », poursuit-il.
L’impact de cette grève pourrait encore mettre plus en danger la situation des élèves, surtout ceux qui sont candidats aux différents examens. Mais sur cette question, Alpha Madiou Diallo ne démord pas. « Il n’y aura pas une année blanche. Mais nous n’allons pas reculer et nous pouvons même sortir manifester dans la rue et nous allons même demander l’implication des élèves et des parents d’élèves », conclut-il.
Aliou Diallo