En ces derniers temps du mandat d’Alpha Condé, plusieurs crises d’ordres social, économique et politique bouleversent le pays et la vie des citoyens. Pendant que celle liée à la hausse du prix du carburant à la pompe est sur la table, le problème du Port autonome de Conakry vient remplir l’assiette en crise. Devenu l’actualité brûlante du pays, plusieurs acteurs politiques, syndicalistes et simple citoyens exhortent le président guinéen à revenir sur la décision tandis que certains économistes et banquiers parlent de vente du secteur économique guinéen aux étrangers.
Les secteurs minier, énergétique , portuaire et tant d’autres constituent l’essentiel des secteurs clés du développement. Mais jusque-là les entreprises étrangères sont en grande partie actionnaires dans plusieurs domaines. Et selon certains économistes, elles détiennent en général les 80 ou plus pourcent des actions au détriment du pays hôte. Pour s’en apercevoir, beaucoup citent le nouveau contrat que la Guinée aurait scellé avec la société Albayrak de Turquie. Dan cette convention de 30 ans, la Guinée ne disposerait que de 18% et les 82% reviennent aux Turcs. «Économiquement, on a comme l’impression que notre pays est vendu. Parce que nous ne contrôlons pas notre économie et dans presque tous les secteurs porteurs de croissance et d’emploi, ce sont généralement les entreprises étrangères qui sont actionnaires ou qui administrent. Car, dans la signature des contrats économiques, il n’y a pas de débats qui permettent parfois au parlement de discuter et d’évaluer la rentabilité et l’impact d’un projet ou d’un contrat sur la vie des citoyens. On signe des contrats comme on veut. Ce qui fait que nous avons perdu la main mise sur notre économie. Par exemple, le même groupe Albayrak a signé ces dernières années un contrat d’exploitation du port somalien mais avec 55 pour la Turquie et 45% pour la Somalie. D’autres exemples, c’est le contrat minier avec la Chine. Dans aucun pays d’Afrique ce pays n’a bénéficié d’une durée de 20 ans d’exploitation minière avec trois grandes sociétés contre 20 milliards sans oublier les contrats énergétiques qui sont et qui pointent à l’horizon», expliquent Mouctar Bah, banquier.
Pour le pouvoir, ce sont des possibilités pour réduire la pauvreté et faire émerger le pays, mais beaucoup d’acteurs pensent que c’est un gage pour davantage appauvrir le peuple. « C’est ce que Kassory Fofana nous a dit à propos du barrage hydroélectrique de Souapiti et d’autre qui ont suscité l’investissement étranger et le nouveau porte-parole à propose du port. Mais cela est une gravité énorme sur la vie des citoyens parce que si le gouvernement est déchargé ou épargné de tout endettement dans ce deal, il n’en demeure moins pour les citoyens. Car celui qui investit ses propres fonds pour un bien ou pour faire une activité dans un pays est appelé à tirer des profits maximum. Donc si le gouvernement ne paie pas, Ce sont des citoyens qui vont payer », conclut M. Bah.
Gassime Fofana