Echec aux examens nationaux : silence, on s’accuse !

C’est cette semaine que les résultats du baccalauréat unique ont bouclé l’année scolaire 2018-2019. Par conséquent, plusieurs échecs ont été enregistrés dans les différentes séries d’examens. Un fait qui suscite tant d’indignation et de colère des candidats et parents d’élèves et qui inquiète quelques autres citoyens. Pour situer les raisons de cette faible admission des candidats, les autorités, les acteurs s’imputent mutuellement la responsabilité. Pendant ce temps, les réseaux sociaux grondent de propos de citoyens ou candidats à l’endroit parfois du gouvernement ou du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée – SLECG.

21.959 admis sur 90.050 candidats, Soit 24,38 %. C’est le résultat cette année du baccalauréat unique en République de Guinée. Une donnée statistique faible tant à ce niveau qu’au niveau des autres examens. Ce qui provoque des attaques et des controverses entre des acteurs et des autorités en charge de l’Éducation. Pour sa part, le chef du département, Mory Sangaré, accuse non seulement les effets de la grève mais aussi le faible niveau des candidats. Sur les réseaux, plusieurs observateurs, candidats et parents pointent du doigt les perturbations qu’a connu le secteur suite aux trois mois de grève lancée par le slecg. Dans sa réaction de vendredi, 09 août sur les allégations et accusations pesant sur sa structure, Aboubacar Soumah affirme avec fureur : « c’est un résultat politique. Le gouvernement a fait exprès de faire échouer des enfants qui sont dans les préfectures et qui ont observé la grève, sinon aucun parent ne dit que c’est le Slecg qui est à la base de cet échec, mais plutôt ceux qui sont aux commandes, ce sont eux car ils n’accordent pas de l’intérêt à l’éducation nationale simplement qu’ils ont leurs enfants à l’étranger.»
Pour ce professeur de Mathématiques, les responsables des écoles et le manque de rigueur administrative entre les établissements d’enseignement que ce soit privés ou publics sont aussi à la base des échecs aux examens. « Nous, à notre temps, quand on n’a pas la moyenne dans une classe intermédiaire, on redouble la classe. Mais aujourd’hui, c’est le contraire. On entend seulement 100% d’admis en classe supérieure ; même celui-là qui n’est admis, l’an prochain, on le retrouve en classe supérieure. Et quand on en parle, nos responsables ou certains professeurs principaux nous disent d’oublier. En plus, il y a pas comme dans les pays organisés un lien administratif et disciplinaire entre les écoles du pays. Ce qui fait que les écoles finissent par abandonner leur règle parce que quand l’élève redouble une classe dans une école qui refuse de l’envoyer en classe supérieure, il ira dans une autre ; et sans conséquence, cette nouvelle école l’envoie en classe supérieure », observe Aly Badara Camara.
Que le taux de pourcentage d’admission aux examens nationaux soit élevé ou pas, le système éducatif guinéen est aujourd’hui de plus en plus déficient et incompétitif sur le plan international. Conséquence, la prolifération du nombre de diplômés sans aucune qualification professionnelle sur le marché de travail et d’emploi, mais la forte importation de la main d’œuvre étrangère suite à l’absence de celle nationale compétente.
Gassime Fofana

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