Droits de l’enfant : entre misère et laxisme

Gagner la bataille de l’épanouissement de la petite enfance partout dans le monde. C’est le slogan qui rythme les discours prononcés chaque fois qu’il est question des droits des enfants. Des efforts de sensibilisation sont  certes déployés ça et là mais des disparités existent encore et c’est surtout dans les pays en voie de développement  que les atteintes portées à ces droits sont les plus manifestes. 

Mariama Camara a 7 ans. Alors que certaines filles de son âge sont déjà en classe, elle sillonne les rues de Conakry et se faufile entre les véhicules aux heures de pointe. C’est sur l’autoroute Fidel Castro, à Conakry, que nous l’avons rencontrée ce matin, de l’eau à vendre sur la tête.

 «  Tous les jours, très tôt le matin, je me réveille pour faire le ménage.  Ensuite mes parents me donnent des marchandises que je dois vendre dans la rue. Et quand je perds un franc, je ne rentre pas à la maison tant que je ne le remplace pas », regrette-t-elle.

Comme Mariama, la situation des enfants dans le monde en général et en Guinée particulièrement se pose avec beaucoup d’acuité. Ces enfants dont l’âge varie entre 5 et 7ans se retrouvent au milieu des voitures, dans les marchés, dans les mines et dans les champs. Ils vendent ou travaillent soit les parents, soit pour leur pitance quotidienne. Ils sont ainsi nombreux à subir des traitements inhumains, l’exploitation et à ne bénéficier d’aucune protection de la part des parents et des autorités. Pourtant, selon la déclaration des Droits de l’enfant, en son principe 9, «  l’enfant doit être protégé contre toute forme de négligence, de cruauté et d’exploitation. Il ne doit pas être soumis à la traite, sous quelque forme que ce soit. L’enfant ne doit pas être admis à l’emploi avant d’avoir atteint un âge minimum approprié, il ne doit en aucun cas être astreint ou autorisé à prendre une occupation ou un emploi qui nuise à sa santé ou à son éducation ou qui entrave son développement physique, mental et moral ».

Des mots forts et dépourvus de toute ambiguïté mais que les Etats africains ont encore du mal à faire respecter. Au grand dam de tous ces enfants qui souffrent dans leur évolution et peinent à jouir de leurs droits les plus élémentaires. Le réveil doit sonner pour ces autorités auxquelles il incombe la responsabilité de protéger les enfants, de les enlever des rues et de contribuer à édifier une société, la meilleure. Car comme l’écrit Simon Chalon, dans l’Enfance brisée, « l’enfant battu, traité, exploité aura tendance à répéter ce type de relation avec ses propres enfants».

                                                                                    Gassime Fofana

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