Double scrutin en Guinée : une autre page sombre de l’histoire du pays

C’est une journée très mouvementée que les Guinéens ont passée ce dimanche, 22 mars 2020. Bilan, plusieurs morts et des dégâts matériels importants, selon un bilan fourni par le Front national pour la défense de la Constitution. Observant les faits de cette journée, plusieurs acteurs s’indignent et affirment que ce ne sont pas de vraies élections que le pays a organisées.

Très historique, la journée de ce dimanche s’inscrit aussi dans les annales sombres de la Guinée. De la capitale à l’intérieur du pays, plusieurs citoyens se sont rendus à leurs bureaux de vote pour exercer leur devoir. En revanche, à beaucoup d’endroits , les violences ont été enregistrées sur fond de destruction des bureaux de vote ou d’édifices publics.  » Ce qui s’est passé en Guinée ce dimanche est une honte pour la gouvernance. La Guinée est un pays très responsable. Mais cette volonté de doter le pays d’une nouvelle constitution est entrain de donner une image que le pays ne mérite pas. De part et d’autres la violence et le mépris de la culture identitaire de l’État sont devenus un fait social pour la plupart d’entre nous. Ce qui pourrait être grave pour l’avenir du pays « , dénonce Ansoumane Condé. 

Parlant de ce double scrutin, le sociologue ajoute :  » cette double élection est tout sauf une élection digne, car une élection responsable et crédible se fait sur la base d’une participation paisible de tous et de toutes. Mais en Guinée, on a observé que dans plusieurs pays quartiers de la capitale et à l’intérieur du pays, il n’aurait pas eu de vote « .

 » On ne devrait pas prendre l’initiative d’un référendum parce que je ne vois pas la nécessité de changer la Constitution, renchérit Charles André Soumah. Mais, poursuit l’ancien membre de la CENI, le problème n’est pas là. Avant notre départ de la CENI, il y avait des problèmes autour du fichier électoral, les doublons, les décédés et les fictifs, mais l’OIF avait fait un travail sérieux qui a fait que les deux bords, mouvance et opposition, étaient d’accord pour les résultats.  Mais entre temps le fichier n’a pas été assaini. Parce que le problème n’est pas uniquement au niveau des 2 millions et quelques, mais les cas de doublons c’est-à-dire ceux qui ont deux ou trois cartes à la fois par exemple ».
En attendant la suite des événements beaucoup d’autres soutiennent que, malgré ces violences, Alpha Condé a réussi son pari : celui d’organiser ces élections envers et contre les exigences de la communauté internationale et la pression du Front national pour la défense de la Constitution.

Gassime Fofana

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *