L’Afrique reste sans doute l’un des continents les plus secoués par des crises d’ordres politique, économique et social. Pour y faire face et pour impulser la synergie de croissance entre eux, les Etats africains ont mis en place l’Union africaine. Mais aujourd’hui et au regard de la prolifération des foyers de tensions, des pratiques inhumaines et de l’insécurité, certains acteurs remettent en cause l’efficacité de l’institution.
Difficile alternance au pouvoir, guerres civiles ou restrictions de libertés. Les maux dont souffre le continent africain sont nombreux. Pour certains, cette situation est le fruit de l’inefficacité de l’Union africaine. C’est le cas du président de l’Association des victimes de la répression de 1985 en Guinée. « Je ne vois pas de performance à vrai dire. Parce que ce qui se passe aujourd’hui dans les pays africains, revient à dire qu’au niveau de l’U.A, il n’y a pas une structure efficacement dotée et équipée pour gérer les crises en Afrique. Comme le cas du Mali. Nous sommes obligés de faire appel aux puissances étrangères pour venir assurer la sécurité des Africains. Et quand on ne peut pas assurer sa sécurité, on n’est pas indépendant. Cette situation s’explique par le fait que l’institution manque tout simplement de visions pour les pays africains« , explique Ibrahima Sory Dioumessy. Pour lui, la plupart des chefs d’Etat qui composent l’Union Africaine ont des problèmes de légitimité dans leurs propres pays. « Alors quand ces chefs d’Etat se trouvent là-bas, ils ne font que se protéger et non pour appliquer la volonté des peuples qu’ils prétendent représenter« , dénonce-t-il. Pour Ibrahima Sory Dioumessy, la performance de l’Union Africaine passe donc par la démocratisation de l’institution et par la rigueur envers les pays qui ne respectent pas les statuts et qui ne devraient pas être admis au sein de l’institution. Mais, »ce n’est plus l’Union africaine des peuples, mais l’Union africaine des chefs d’Etat. Ce que beaucoup d’Africains qualifient de nos jours de syndicat des chefs d’Etat« , déplore –t-il.
Gassime Fofana