Depuis 2010, la priorité du gouvernement guinéen demeure, pour renflouer les caisses de l’Etat, l’exploitation des ressources minières du pays. Cette politique économique ouvre les gisements guinéens aux investisseurs étrangers. En revanche, certains économistes pensent que l’Etat devrait mettre plutôt un accent sur les richesses agricoles qui, selon eux, constituent un facteur important d’impulsion économique et sociale. « C‘est une erreur de préférer la mine à l’agriculture. Parce que si nous prenons les atouts miniers de notre pays, mais aussi les exploitations et le mécanisme des contrats miniers qui s’effectuent entre notre pays et les partenaires, on profite peu, alors que les retombées néfastes sont énormes comme la destruction de l’environnement, la forte importation ou la sortie massive des capitaux », soutient Salif Kéita, ingénieur agronome.
Pour lui, la Guinée a besoin aujourd’hui de redonner une nouvelle politique à son économie. « Tant que nos économies sont minières, il serait difficile de se sortir des crises financières qui planent sur nos pays car, l’importation serait toujours supérieure à l’exportation. C’est pourquoi, on doit songer à réorienter nos politiques de développement vers le secteur primaire, surtout le secteur agricole. Par ce secteur, le pays pourrait augmenter ses réserves financières à travers l’exportation qu’elle fera de ses ressources agricoles et réduire l’importation des denrées alimentaires par exemple qui prennent beaucoup aujourd’hui sur nos économies, mais aussi assurer l’autosuffisance alimentaire dans le pays par la production nationale », propose-t-il.
Il est à noter que, dans ses efforts pour impulser le secteur agricole, le gouvernement guinéen avait décidé d’aider les paysans à travers la distribution des semences et des intrants. Une politique qui ne permet pas encore de produire suffisamment pour tous.
Gassime Fofana