Décryptage : « le football guinéen est victime de mal gouvernance »

Disqualification des U17 pour une affaire de fraude sur l’âge, élimination de la piètre des manières de l’équipe Senior à la CAN 2019, des doutes qui persistent sur la gestion à la Fédération. Jamais le football guinéen n’a été autant secoué. Après la débâcle, le moment est venu pour tirer les leçons et se pencher sur les solutions qui puissent aider à sortir le sport-roi de cette zone de turbulences. Et pour Thierno Saïdou Diakité, journaliste et consultant sportif, il faut aller vers les états généraux du football dans le pays. Lisez !

Quels enseignements tirez-vous des crises qui secouent le football guinéen depuis un certain temps ?

Le football guinéen est victime de malgouvernance. Après notre élimination à la CAN de 2015, aucune leçon n’a été tirée. Raison pour laquelle d’ailleurs en 2017, nous n’avions pas pris part aux phases finales de cette compétition. Il est donc tout à fait normal que ces crises voient le jour maintenant. Nous vivons les pages les plus critiques de notre football: la disqualification de notre pays à la CAN des U17, une élimination sans gloire à la CAN 2019, une rocambolesque histoire de racket de primes, la sélection de binationaux dans des conditions douteuses. Nous sommes vraiment bien servis dans le mauvais sens. Avec en prime l’image du pays, qui est sérieusement écornée.

Que vous inspirent alors les mesures prises par la Fédération ?

Les premières mesures prises par la fédération sont encourageantes. Elles vont contribuer à calmer les passions. Mais à mon humble avis, il s’agit de prendre des mesures beaucoup plus radicales. En fait, je souhaite qu’une rupture intervienne dans la gouvernance du football national.

Quelles solutions pour relancer et redynamiser le football en Guinée ?

Pour rebondir d’un bon pied, je propose l’organisation des Etats généraux du football. Une instance regroupant tous les acteurs du football (présidents de clubs, association des entraîneurs, association des journalistes, les arbitres, associations des internationaux), qui aura en charge d’établir sans passion mais avec objectivité un diagnostic exhaustif. Ce diagnostic permettra d’esquisser des solutions durables pour la redynamisation du football dans les dix années à venir.

Propos recueillis par Camara Ibrahima Sory

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